mardi 30 juin 2009

Contre l'ennui du quotidien

Contre l’ennui du quotidien et les vaines agitations du monde, dont se gardait déjà la philosophie d'Horace et de Lucrèce, nos premiers modernes, j’ai trouvé dans l’exercice, dans la tentative de l’écriture une consolation qui me vaut tous les divertissements. Je m’y suis livré avec toute la fantaisie digressive de mon tempérament. J’aime musarder où me conduit mon humeur, dans les tours et les détours d’un promeneur pensif et sentimental. Mon naturel se plaît dans les divagations et les causeries, dans les méditations buissonnières et les rêveries, à travers la poésie illimitée du langage. De quoi s’agit-il ? D’un désir que chaque homme sensé doit avoir au fond du cœur ; d’une tentative, ô combien dérisoire, de restituer une parcelle d’éternité à cet écoulement permanent des choses, de sauver de la nuit définitive ce que Verlaine appelait « l’inflexion des voix chères qui se sont tues ».J’ai placé dans ces témoignages de « l’intériorité » toutes les facultés de sens et de sincérité dont je me crois capable, dans l’espoir de hisser au-dessus du sort commun du silence et de l’oubli, un reflet, une idée de ce beau rêve d’être. Car je m’associe de toute mon âme à cette désespérance profondément humaine face à l’angoisse de la fuite du temps, à l’effroi de la déchéance et de la mort. Je souhaite enfin dédier ces lignes à ma fille Clémence, lumière de ma vie, qui a dû regretter de me voir passer bien du temps, à l’écart de la sollicitude que mon affection lui devait, « au milieu de tous mes papiers »

A Saint-Romain-de-Popey

Le 30 juin 2009

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