L’homme fut
jeté dans la nature avec pour seule destinée une lutte acharnée contre les
éléments hostiles. A mesure qu’il fut libéré des obsessions permanentes de sa
survie, par l’emprise qu’il sut, pour le meilleur et pour le pire, imposer à
son environnement matériel et à l’organisation de sa race, il put se ménager
quelque séquence de loisir, quelque espace de paix et de repos, d’où
l’observation farouchement utilitaire des origines céda partiellement le pas à
la rêverie et à l’observation esthétique.
La nature ne lui parut plus seulement, au
cours de son évolution, comme un univers de terreur et de tuerie, mais comme la
source d’une émotion nouvelle qu’il nomma plus tard lui-même le sentiment
esthétique.
Cette conquête morale apparaît comme le
produit d’une révolution mentale capitale : l’accès à la conscience
universelle. C’est elle qui lui enseigna in fine le respect dû à la vie et à
tout ce qui la favorise. Cette conscience que la nature est une création
prodigieuse dans laquelle réside le principe de sa propre dignité et de celle
de toute espèce du vivant, lui ouvre les portes de la spiritualité et les
sphères idéales de l’art.
Car l’art recèle une valeur
inestimable : Il est une ode éternelle à la vie.
Honorius/ Les
Portes de Janus/24 décembre 2014
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