mercredi 24 décembre 2014

La Nature de l'Art


L’homme fut jeté dans la nature avec pour seule destinée une lutte acharnée contre les éléments hostiles. A mesure qu’il fut libéré des obsessions permanentes de sa survie, par l’emprise qu’il sut, pour le meilleur et pour le pire, imposer à son environnement matériel et à l’organisation de sa race, il put se ménager quelque séquence de loisir, quelque espace de paix et de repos, d’où l’observation farouchement utilitaire des origines céda partiellement le pas à la rêverie et à l’observation esthétique.
La nature ne lui parut plus seulement, au cours de son évolution, comme un univers de terreur et de tuerie, mais comme la source d’une émotion nouvelle qu’il nomma plus tard lui-même le sentiment esthétique.
Cette conquête morale apparaît comme le produit d’une révolution mentale capitale : l’accès à la conscience universelle. C’est elle qui lui enseigna in fine le respect dû à la vie et à tout ce qui la favorise. Cette conscience que la nature est une création prodigieuse dans laquelle réside le principe de sa propre dignité et de celle de toute espèce du vivant, lui ouvre les portes de la spiritualité et les sphères idéales de l’art.
Car l’art recèle une valeur inestimable : Il est une ode éternelle à la vie.


Honorius/ Les Portes de Janus/24 décembre 2014


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Pour rechercher un article

Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

Archives du blog