mercredi 13 septembre 2023

Mon Dieu, Mon Dieu!


Les vivants, en général, nous emmerdent passablement. Et quand ils sont morts, il faut qu'ils nous emmerdent encore. J'assume la trivialité du propos car il y a toujours une virulence de ton et de mot à dire et à se dire la vérité en face. De plus, l'expérience vérifie souvent ce déplorable constat. Cela tient à de nombreuses causes, tant sociales que psychologiques. Que ce soit par le spectre du souvenir ou par la conséquence de l'acte passé, laquelle est comme un prolongement de leur volonté, les morts ont une emprise sur nos vies, sur la conscience de notre identité et la capacité de nous assumer. On ne considère jamais assez la portée de ses choix et de ses projets d'existence, de ses lubies et de ses obstinations, en tant qu'ils deviennent des emmerdements post mortem, des "guai", comme disent les Italiens, pour ceux qui nous survivent. Au point que le combat des vivants consiste souvent à s'émanciper des névroses de l'hérédité, cet égoïsme pathologique des morts.

Je peux même faire, pendant que j'y suis, un deuxième constat:

La connerie, qui est une conscience rudimentaire de l'être et, pour ainsi dire, une petit5esse de l'âme, est le seul état anthropologique à avoir une réelle vocation à l'universalité, mais surtout à une réelle prospérité. Elle produit, en effet, infiniment plus de nuisances sur cette terre que tout l'amour existentiel et toute l'intelligence réunis peuvent produire de bienfaits et ça ne s'arrange pas avec le temps. D'aucuns me voulant du bien, m'exhortent à ne plus me ronger les sangs,  à rester impassible, quitte à serrer les poings, face au spectacle de la barbarie. Il faut se résigner sans se plaindre, disent-ils, à ce que la connerie ait raison de tout, parce qu'elle est souvent couplée à l'autorité et au pouvoir, comme il faut se résigner à la nécessité, jour après jour, de s'en accommoder, voire de la féliciter d'être ce qu'elle est. Mon Dieu, Mon Dieu!! comme disait ma grand-mère...

Je m'avise que le contraire de la vertu, par le jeu d'une obscure fatalité, est le fondement même de la relation de l'homme avec ses semblables et avec son environnement. C'est de la connerie que procède toute la misère morale de l'homme, à savoir de la conscience dégradée de sa propre dignité et de son mépris pathologique envers le miracle de la Création. On voit là le résultat consternant de cinq cents mille ans d'évolution ontologique. (En France, par exemple, cela a piteusementt abouti à l'ineptie macronienne). Car l'aventure humaine a été tout l'art, savamment perfectionné à travers les générations, (Un cerveau biologiquement évolué avec une mentalité de beauf et de crétin en quelque sorte), de scier la branche unique où repose les plus belles espérances. Aussi, en finir au plus vite avec la question humaine, ce serait trancher le nœud gordien de l'aporie métaphysique et régler du même coup la question fondamentale du mal. Mon Dieu, mon Dieu!! !

Honorius/ Les Portes de Janus/ le 13 septembre 2023

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