Elections Municipales à Saint Romain de Popey, dimanche 15 mars 2020, dans un climat surréaliste de coronavirus.
1500 habitants
1256 électeurs inscrits
Maire sortant, candidat à sa propre succession: Guy Joyet
Tête de liste d'opposition: Monique Chabot-Lachal
L'enjeu cette fois-ci est de taille. Il ne s'agit pas de savoir si le terrain de jeu de boules doit être aménagé à droite ou à gauche de la salle des fêtes, ou si les guirlandes seront bleues ou rouges sur le fronton de la mairie pendant les fêtes de Noël. Non, il s'agit de savoir si le patrimoine naturel de la commune doit être livré aux bétonneurs pour y construire d'immenses zones d'entrepôts industriels ou si au contraire ce patrimoine doit être préservé en faveur du maintien des activités agricoles, dans un temps où les ressources s'épuisent et où la terre et la bio-diversité agonisent. La confrontation, en somme, entre l'ancien monde productiviste et destructeur des années 70 et celui de la conscience éclairée des nécessités écologiques, seule alternative d'avenir viable.
Et bien que croyez-vous qu'il en fut du résultat? les électeurs ont-ils choisi pour le monde corrompu de la catastrophe en marche, ou pour celui d'un avenir plus respectueux de la terre, de la paysannerie, de la vie?
Voyez par vous même:
Nombre de votants: 798 (participation 63.54%)
Pour Guy Joyet: 393 voix (50.06%)
Pour Monique Chabot-Lachal; 392 voix (49.94%)
Blancs: 3
Nuls: 10
Guy Joyet est donc élu au premier tour
A une voix près, vous rendez-vous compte, le destin funeste du territoire est scellé. Guy Joyet aura toute latitude pour engager l'oeuvre de destruction. Ce personnage, au demeurant brave homme à la ville, n'est à l'évidence qu'une coquille vide dans ce jeu politique, sans vision, et sans conviction, un rejeton de ces anciennes familles en déshérence qui se laissent vite convaincre de brader sans regret leurs dernières terres nourricières pour le petit sou. Il suffit de l'avoir entendu bafouiller piteusement les éléments de langage éculés en faveur de l'énormité de son projet, pour s'en convaincre. C'est une ombre inerte, un homme de paille, comme il y en a tant dans ce genre de marigot cantonal, à la fois l'objet des événéments qui le dépassent et le relais inféodé d'une stratégie d'influence. Car d'autres au-dessus de lui, on le sait, tout aussi indigents et nuisibles dans leurs conceptions dégénérées du monde, mais plus finauds et retors, ont su le manoeuvrer, sait-on par quels subterfuges ou moyens d'autorité, pour asseoir leurs intérêts bien sentis et calculés.
Hélas, il a fallu qu'un pauvre et terne bougre, un seul bougre d'électeur insignifiant de ce patelin sacrifié se soit avisé de faire pencher la balance du côté de l'infamie, du seul poids de son petit bout de papelard, du seul poids de son inconséquence individuelle et de son inanité.
Au fond, il apparaît qu'en toute histoire il est une morale. Celle-ci, dans cette triste affaire, nous apprend tout simplement que l'on se donne collectivement le destin qu'on mérite. Si ce monde doit disparaître ce sera du fait de la volonté d'un seul petit bout de papelard, un seul, qui ouvre une perspective florissante aux forces tentaculaires et cupides de la malfaisance. Alors je dis chapeau, chapeau à tous ceux qui ont fait ce choix majoritaire de la stupéfaction et de l'ahurissement et qui poussent ceux de mon espèce, qui croyaient à un sort meilleur, vers la petite sortie.
Car ceux qui refusent le pire que d'autres ont finalement choisi pour eux devront bientôt céder la place, quitter ce vieux monde délétère et partir en quête d'une terre plus accueillante qui enfin leur ressemble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.