mardi 8 juin 2021

L'histoire sans fin

 



Elections Départementales des 20 et 27 juin 2021

Voici un spécimen d'humanité auquel nos territoires s'identifient depuis des décennies. La droite conservatrice des terroirs, ceux que l'ont voit reconduits, eux, leurs rejetons ou leurs semblables, on pourrait dire depuis le Plan Marshall d'après guerre, avec ses remembrements, ses standardisations et ses pesticides. De bons bougres nous dira-t-on, proches des gens qu'ils connaissent et avec qui ils ont souvent grandi, qu'ils rencontrent régulièrement aux comices agricoles, aux banquets des classes, aux fêtes patronales, où l'on joue de l'air patelin et gouailleur, où l'on siffle sans façon le canon en riant gras. Nous dirons que c'est le principe même des élections locales, où un bulletin de vote sera toujours glissé dans l'urne en faveur de celui ou celle que l'on a toujours connus, plutôt que par l'exercice d'une véritable option politique, si tant est qu'elle existe. A ce jeu-là les plus ancrés localement ont leur chance assurée d'être perpétuellement réélus. Mais à force de se reconduire soi-même et, après nous, ceux qui nous ressemblent, on finit par manquer cruellement d'imagination. Mais qu'importe, c'est compter sans cette vertu congénitale de l'habitude qui forge la trempe tenace des mentalités. Voter pour quelqu'un d'autre, un mirliflore parachuté, un étranger fraîchement installé que personne ne connaît, avec des idées de gauchiste ou d'écolo enragé? Quelle idée saugrenue! Ah le confort de l'habitude! Et même s'il dispense de s'interroger sur les conséquences de notre manière d'être et d'agir, sur notre capacité à concevoir autrement le sens de nos existences, il nous assure au moins, dans l'aveuglement où il se perd et la pitié qu'il inspire, la meilleure garantie de reconnaissance et de longévité.

Lisez les rudiments de leur profession de foi: J'y vois pour ma part ce que l'on pouvait y voir il y a plus de trente cinq ans, lorsque leur brigue sollicitait mon premier suffrage, j'y vois le temps ancien où l'on n'imaginait pas encore que la vision routinière du monde pouvait un instant être remise en cause, ni même, comme toutes choses, avoir seulement une fin.

Voyez le monde d'avant, voyez le monde d'après, où une crise sans précédent nous a pourtant lancé l'alerte générale sur ce qu'il ne faudrait plus jamais faire, et bien, j'y vois décidément la même photo de famille, les mêmes ahurissements et les mêmes obstinations.
On ne connaît que trop leur credo, leur conception immuable des rapports à l'environnement, cette politique forcenée de marchandisation devenue aujourd'hui celle du pire et qu'ils ont toujours été éduqués à défendre comme la seule possibilité d'avenir: Agriculture intensive, pesticides, engrais chimiques, imperméabilisation des sols, accroissement des zones d'activités (qui seront les prochaines friches industrielles), infrastructures, aménagements, routes, bretelles d'autoroutes, tout le foirail des grands projets périmés et inutiles...
Surtout que rien ne change. Et pour cause, vous ne verrez jamais chez ces gens-là la moindre concession, le moindre mot volontariste sur l'état d'urgence écologique, même pas un brin d'espérance sur le besoin de vivre et de respirer loin du monde déchu dont ils font la misérable promotion.

Alors les 20 et 27 juin prochain et à toutes les échéances à venir, bonnes gens, ne changez pas vos habitudes, votez pour la même histoire sans fin!

Honorius/Les Portes de Janus/ Le 8 juin 2021

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