SMADEOR. Le bourre-pif salutaire de la justice

Journal Le Progrès 13 octobre 2021

Certes, en effet, une très mauvaise nouvelle pour le SMADEOR et tous les zombies bétonneurs: Le Tribunal Administratif a annulé sans ménagement le projet de plateforme logistique de la SMAD à Sarcey. Mais une véritable jubilation pour les défenseurs de la terre nourricière, pour tous les habitants de ce terroir qui se battent depuis des années pour le choix de la dignité de la vie et d'un meilleur avenir. Il ne reste plus qu'à espérer que cette décision ait un effet domino sur les autres projets d'implantation destructeurs sur l'ensemble de la zone. Elle aura au moins, je suppose, s'agissant de la SMAD, une conséquence directe en supprimant de facto la menace de la construction d'une nouvelle route à travers les espaces naturels pour relier l'entrepôt de Sarcey au site de production de la Ponchonnière à Savigny. Les attendus du jugement sont clairs et conformes aux enjeux d'une transition écologique qui nous exhorte à prendre enfin conscience de ce qu'il ne faut surtout plus faire: sacrifier l'environnement au vandalisme d'une prétendue croissance économique.

Et les voilà tous ces fins décideurs du destin du monde, de leur vieux monde, à pleurnicher sur une décision judiciaire "difficile à comprendre", eux qui avaient pris soin, à les entendre, "de faire des enjeux environnementaux un axe fort de leur projet". Qui peut être dupe aujourd'hui de tels boniments? Ces petits barons locaux aux mentalités archaïques, trop longtemps habitués à disposer comme il leur plaît de leur monde pour servir leurs lubies autoritaires, ont atteint aujourd'hui la limite de leur pouvoir de nuisance, du moins, c'est ce que l'on voudrait espérer au regard de ce jugement salutaire.

Mais le coquin a de la ressource. Même dépassé par l'urgence des enjeux où ses conceptions périmées n'ont plus de place, il usera de tous les ressorts de sa position et de toutes les duplicités pour tenter de parvenir à ses fins. La véritable anomalie dans cette affaire, voyez-vous, c'est que ces fossiles d'un temps révolu aient été reconduits dans leurs mandats, lors des dernières élections territoriales en mars 2020 en pleine crise pandémique. L'électeur, parfois, est décidément comme le manant des vieilles paroisses féodales, il se complaît ou se résigne, par l'effet d'une très longue habitude, à ôter le bonnet et rester le front baissé devant la volonté de son seigneur.

On voudrait espérer qu'après ce bourre-pif du Tribunal Administratif, un vent nouveau balayera enfin tous ces vieux déchets de l'histoire, toutes ces visions obsolètes du monde, et les précipitera pour toujours au plus profond d'un cul de basse fosse.

Honorius/ Le 15 octobre 2021