vendredi 31 juillet 2020

Patrice VERCHÈRE, Président de la COR, alors, alors?


Nous recevons le 29 juillet 2020 dans nos boîtes à lettres le dernier bulletin de la Communauté d'Agglomérations de l'Ouest Rhôdanien (COR). Nous y apprenons que le nouveau Président de ce machin est désormais, depuis le 8 juin dernier, Patrice Verchère, député du Rhône, Conseiller Régional, Maire de Cours la Ville, en lieu et place du planton Michel Mercier, lequel s'est résigné à quitter la vie politique, sans doute usé par l'exercice de presque cinquante ans de mandats divers et cumulés et de grosses contrariétés dont la justice, il en fut naguère le transparent ministre, nous rendra compte dans quelque temps.
L'heureux élu nous adresse son "Mot du Président" accompagné d'un physionoscope des conseillers communautaires pour la nouvelle mandature. Nous y voyons avec plaisir de belles trognes de terroir dont la placidité ou la jovialité inspirent d'emblée confiance. La face poupine, presque bouffie, de Patrice Verchère, nous accueille en première page, en marge de sa riante profession de foi. Celle-ci est concise et percutante comme un beau tonnerre de Brest. Voyons-voir:

vendredi 24 juillet 2020

La part sauvage du monde.



Virginie Maris, chercheuse en philosophie de l'environnement, auteur de ", "La part sauvage du monde" (Seuil, 2018), citée dans Bastamag.

"Le sauvage, c’est tout ce qui jaillit par soi-même, tout ce qui se refuse à notre contrôle et à notre design. Or ce qui menace le sauvage, ce ne sont pas les influences indirectes, ni la fréquentation, ni même l’habitation, c’est l’instrumentalisation. Ce qui annihile l’expression du caractère sauvage, c’est lorsqu’on cherche à transformer radicalement des milieux à notre profit, pour en faire des usines à production de biens – des minerais, du bois, de l’huile de palme, etc.

(De nombreuses) choses vivent en dehors de nous-mêmes, sans laisser prise à notre contrôle, à nos désirs ou à nos projets. Il existe un monde qui nous est radicalement étranger et qui n’a pas pour finalité d’être notre milieu de vie ou notre « panier de ressources », et il est fondamental de défendre cette existence pour ce qu’elle est. Pour moi, cette extériorité du monde vivant recèle en elle-même l’importance de lui accorder une valeur et une protection : la part sauvage du monde, cette « magie du vivant », c’est tout simplement ce qui rend la vie vivable !"

A faire méditer, s'il en sont encore capables, à tous les zombies productivistes de la planète, d'un Guy Joyet à un Jair Bolsonaro.


https://www.bastamag.net/nature-sauvage-rewilding-animaux-biodiversite-aire-naturelle-vivant-Virginie-Maris

dimanche 19 juillet 2020

L'orvaie


En passant la débrouissailleuse ce matin dans une partie escarpée du jardin (malgré mes beaux principes j'utilise parfois, avec cependant une certaine parcimonie, ces engins bruyants et polluants, qui un jour, eux aussi, s'arrêteront), j'ai tué un orvaie d'une trentaine de centimètres de longueur. Je ne l'avais pas aperçu, enfoui qu'il était dans l'épaisseur de l'herbe et du mourron. Son corps fin et luisant comme celui d'une anguille a été lacéré en deux parties et son oeil rond et grand ouvert, qui ferait penser à celui d'une sardine éberluée, semblait figé, au-dessus d'une gueule convulsée, dans une sorte de vision d'horreur fulgurante. Si je professais la religion hindouiste, j'eusse été très certainement accablé par cet attentat à la nature sacrée du vivant et j'eusse brûlé l'encens de la contrition dans le temple le plus proche. Je ne suis certes pas hindouiste, bien que je puisse l'être, mais j'ai immédiatement ressenti l'amertume d'avoir ainsi brisé inutilement, ne fût-ce que par accident, un être vivant, hôte pacifique du jardin, qui avait autant de droit que moi à faire valoir pour vaquer sur cette terre. L'orvaie, qui plus est, est un animal gracieux et inoffensif pour l'être humain, une sorte de lézard sans patte qui se nourrit de limaces, de cloportes et de larves etc.
Je ne suis pas de ceux, quitte à faire sourire, qui tueront machinalement et sans discernement la moindre créature blottie sous le même toit, comme on écrase une miette de pain, ignorant (où ai-je lu cela?) avoir tué le vieux grillon du monde et l'âme même du foyer.
Je le dis: tuer un animal, c'est se faire du tort à soi-même, et le tuer sans raison sérieuse est assurément un crime contre l'esprit de la création. Et même avec une raison sérieuse, on devrait, comme le faisaient les anciens peuples qui avaient à se nourrir ou à se défendre contre le monde sauvage, soit le remercier pour son sacrifice, soit, à la face du ciel, lui demander pardon.

Honorius/ Les Portes de Janus/ 19 juillet 2020

mercredi 15 juillet 2020

Ma jument Olga



L'usage du possessif pour désigner les animaux que nous croyons posséder comme des objets ou des choses soumises est enraciné depuis environ huit mille ans dans le concept culturel de propriété, depuis que l'homme a proclamé un jour: "Ce champ m'appartient".  On aura compris que ce possessif n'a d'autre valeur ici qu'une désignation affective, comme je pourrai dire ma chienne, ou mon chat, c'est-à dire, mes amis. De même, je répugne à me désigner comme le maître d'un animal. Il me représenterait d'ailleurs lui-même plutôt comme son humain ou son ami et compagnon qui le protège. Ce lien sémantique de maître à soumis est une perversion morale et révèle l'outrecuidance de notre espèce. L'animal est certainement beaucoup plus libre mentalement dans sa représentation du monde que nous, les humains, ne prétendons l'être dans la nôtre. Qui croit posséder l'animal est en fait l'esclave, la dupe de ses propres représentations anthropomorphiques.

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