samedi 26 décembre 2020

Réveille-toi!

Nous approchons un nouveau terme de notre représentation du temps. Dans quelques jours, nous aurons doublé le cap de cette "annus horribilis" 2020, une année au cours de laquelle la pandémie du coronavirus, qui a un instant questionné les certitudes sans avenir de l'humanité, n'a pourtant pas suffi à les ébranler. Nous continuerons encore et encore à produire les mêmes causes provoquant toujours les mêmes effets dans l'immuable logique du pire. C'est malheureusement l'enseignement sans profit que nous pouvons tirer de cette détestable expérience. L'avertissement a pourtant été clair. Mais l'être humain, dans sa dynamique collective, est aussi entêté qu'un bernique accroché à son rocher. Alors on finit, là encore, par baisser les bras et à relire pour se consoler ses bons vieux classiques.

La neige et le froid ont investi la campagne et les mangeoires du jardin ont été remplies de graines par ma main pourvoyeuse. Je perçois des froissements d'ailes dans les branchages où, dans un ballet savant de préséance cauteleuse et d'opportunisme, les mésanges et les rouges-gorges viennent discrétement profiter de l'aubaine jusqu'au soir.
Et toi, mon amie fidèle, tu dors depuis si longtemps. N'as-tu pas fait le plein de sommeil dans la nuit infinie où suinte ta couche froide? N'es-tu pas encore rassasiée du miel insipide du Néant? Oh vienne enfin pour toi l'heure de tressaillir au jour comme une chrysalide, de t'ébrouer des scories de l'ombre et de la poussière, d'en finir avec la mort pour rejaillir dans la nouvelle lumière où je t'attends! As-tu ce pouvoir, toi qui es unie pour l'éternité à l'essence même de l'Esprit? Oh, reprendre le cours de nos escapades sous les splendeurs du soleil, humer éperdument l'azur, nous enivrer des embruns du vent et des nuits étoilées, boire l'amour et la confiance dans les yeux l'un de l'autre, n'est-ce donc pas cela que nous désirons si fort toi et moi? Mais ta sépulture est morne et roide comme cette terre de décembre. Et ma solitude est aussi morne elle aussi que le destin sans joie de l'humanité. Pourtant chaque jour que je respire sur cette terre j'implore la force de l'Esprit qui a créé tous les miracles de la vie et ne peux m'empêcher de vouloir le plus improbable d'entre eux: "Azya, réveille toi!".

Honorius/ Les Portes de Janus/ le 26 décembre 2020





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