mardi 12 janvier 2021

SMADEOR: A l'Ouest rien de nouveau

Ces gens-là sont de vrais cauchemars ambulants. Les voilà, qui dans un article du Progrès (feuille de chou) en date du 5 janvier 2021, se rappellent encore et encore à nos mauvais souvenirs. On voudrait pouvoir les oublier une bonne fois pour toutes, les chasser de nos vies, comme on disperse avec un hochet de crins un essaim de frelons merdeux, mais non,  ils sont tenaces et lancinants comme les pires réalités. De gros lourdings, de vrais boulets!
On les retrouve encore plus entêtés que jamais sur leur sempiternel projet de zone d'activités, de grandes surfaces et de trafic de poids-lourds. Ils y reviennent comme des forcenés et on sent qu'ils enragent devant les contrariétés accumulées dans la réalisation de leur grand chef d'oeuvre territorial. Ils en viennent même à pleurnicher dans la presse, argüant de leur bon sens, avec une députée inepte à leur tête. Ils comptent sur la bienveillance du Préfet, disent-ils. Un projet comme le leur, ça ne peut pas se refuser, c'est l'avenir du territoire qui est en jeu!
Les retards dus aux problèmes techniques et réglementaires? Ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. A force de vouloir mener leurs affaires sans faire trop de vagues, ils ont découpé leur gros gâteau en plusieurs morceaux, conditionnés l'un après l'autre pour que la monstruosité de l'ensemble apparaisse plus présentable, et ils se rendent compte maintenant qu'il y manque de la cohérence. Mais ils se disent prêts à allonger des millions supplémentaires pour rattraper leur bourde. Ils créeront de toutes pièces, aux frais de la collectivité territoriale, cette route secondaire, encore une, parallèle à la RN7, qui semblerait bêtement faire défaut. Une absurdité dans l'absurdité, en quelque sorte. Aussi nigauds que malfaisants, ces tristes sires!
Leur Grand Chef se vante d'avoir reçu le collectif d'opposants et la coordination paysanne qui souhaitaient promouvoir leurs propositions alternatives à ce dérangement de l'esprit. Propositions pour une activité de production vivrière locale respectueuse des hectares de terres agricoles, pourvoyeuse de produits naturels en circuits courts et garante d'une autonomie alimentaire renforcée, et, qui l'eût cru, créatrice d'emplois. Des propositions de bon sens par les temps incertains qui courent et qui en démontrent pourtant l'absolue nécessité. Mais l'empressement à vouloir sacrifier ce patrimoine jugé inutile pour de plus nobles causes occulte toute possibilité de dialogue contradictoire. Il est plus valorisant, pour les bilans et les photos, de s'afficher avec de grands chefs d'entreprises avides de terres à bétonner qu'avec des bouseux qui s'accrochent à l'idéal dégradant d'une vie saine et d'une terre sauvegardée et prospère. Le retour au Moyen-Âge, très peu pour lui!
Le Grand Chef se vante d'avoir montré qui est Raoul, d'avoir tapé administrativement du poing sur la table. Qui commande nom de Dieu? Lors d'une réunion au mois de novembre, il a éconduit ces idéologues qui n'entendent rien à la science, à la faculté visionnaire qu'il porte et dont il rayonne, ces débraillés qui ne comprennent pas que tout cela, tout ce chaos, tout ce foutoir, tout ce gaspillage de générosité et de vie, c'est pour le bien et l'intérêt de tous. L'agonie des terroirs c'est pourtant ça l'avenir!

Il faut être raisonnables, clame-t-il encore. La zone des Boudes (qui doit recevoir le gros du projet) a toujours été "fléchée", pour reprendre son jargon prétentieux, comme devant recevoir tout ce bordel organisé. Il faut accepter que ce qui a été "fléché", c'est à dire destiné à la mort, soit enfin exécuté. Il faut être raisonnable, insiste-t-il, de cet air papelard qu'on imagine. Ne partage-t-il pas lui aussi les préoccupations environnementales dont les autres, les bougres, les gauchistes, auraient bien tort de s'en faire les seuls champions. "Je leur ai rappelé (à tous ces insensés) que la collectivité porte aussi des projets alimentaires" N'a-t-il pas, en effet, "ce projet de rénovation de l'abattoir de Saint Romain de Popey"? (Ripolinage et augmentation des tueries productivistes?) Et de poursuivre avec enthousiasme: "Il y a des opportunités (sic) sur ce secteur, avec la possibilité d'un atelier de transformation pour le secteur maraîcher (Des baraques à frites à la sortie de l'autoroute?). On peut concilier activité économique et production agricole". Emballez, c'est pesé! De quoi couper l'herbe sous le pied de tous ces écolos dogmatiques! 
Pourtant, que retenir d'une telle annonce aussi explicite qu'un borborygme, de ce verset maintes fois ânonné de la Bible de l'aménageur pour justifier toujours le pire, et disons-le tout net, de cette condescendance aussi obscure que sournoise? Que le vent souffle sur la plaine, qu'à l'Ouest, rien de nouveau dans la caboche. On admire en effet cet art du vide et du néant, ce charabia du bonimenteur techno, et surtout cette conception de fumiste, ce mépris bas du front des enjeux environnementaux. Certains seraient même tentés de qualifier une telle insanité de "grand foutage de gueule"! 
"Que tout le monde devienne raisonnable"! "Nous restons ouverts au dialogue"! qu'il dit. A condition d'admettre que la seule Raison qui vaille, entendez-vous bien, est celle de la SMADEOR et de la COR dont je suis le Président éclairé, comme l'était mon prédécesseur le grand Michel, dont j'ai repris le flambeau. Et ceux qui ne veulent pas s'incliner devant cette évidence, même s'ils ne peuvent la comprendre, sont des gueux qui se condamnent à vivre au rebours de la grande marche en avant! etc. etc.
Des contrariétés, des gros cailloux dans la chaussure, des contentieux aux basques, un premier coup d'estoc du Tribunal Administratif au mois d'octobre, une opinion qui gronde, l'année 2020 ne s'est pas terminée comme ils l'escomptaient. On leur en souhaite encore de plus belles en cette nouvelle année. Mais ne nous réjouissons pas trop vite, la stupidité a des ressources insoupçonnées et l'instinct mauvais trop souvent gain de cause. 
Que manque-t-il encore pour que ces cadavres de l'ancien monde lâchent enfin la rampe? Le coup de grâce d'une ZAD? Alors, va pour une ZAD! 
Sortons de nos bulles hyperconnectées et de nos routines de zombies: Le combat pour la terre est le combat pour l'avenir, le combat pour la vie!

Honorius/ le 11 janvier 2021




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