Je ne nierai pas qu'il subsiste dans l'imaginaire collectif, enraciné dans un substrat d'anciennes connexions cosmiques et de culture liturgique, ce que l'on nomme la magie de Noël. Elle est l'étoile d'espérance et de rédemption scintillant dans la nuit de notre humanité déchue, ravivant le souvenir de la fraternité originelle entre tous les êtres de la Création.
Lorsque j'explore les profondeurs de mon inconscient, je perçois le mystère de Noël comme un paysage de frimas et de solitude où frémit quelque part, la lueur miraculeuse d'une chaumière. J'avance dans le silence de la neige et de la forêt, irrésistiblement attiré par cette promesse de réconfort dans la longue épreuve des ténèbres. L'hospitalité du foyer, la chaleur de l'âtre pour apaiser la peur ancestrale de l'ombre et de la mort, le dégoût des autres et de soi-même, et pour se réconcilier avec la meilleure part de notre humanité, tel est donc l'esprit de Noël, un appel mélancolique qui, émergeant du solstice de l'hiver nous, convie à interroger le sens de notre existence.
Hélas, Noël, qu'il soit scandinave, galiléen ou provençal, n'a chaque année que le destin ténu d'un feu de paille, mais un feu de paille qui, comme le chantait Georges Brassens, a resplendi à la manière d'un feu de joie. Au lendemain de cette songerie poétique, où la réalité inhumaine a paru un instant suspendue, tout ce qui fait le poids dérisoire de nos vies et la turpitude de nos consciences engourdies reprendra obstinément son cours.
Honorius/ Les portes de Janus/le 24 décembre 2022
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