Avertissement: Cet article est une historiographie militaire du 1er Empire, un exposé reconstitué de situations et de faits, en lien avec le destin d'un de mes ancêtres. On y cherchera en vain une invitation à la flânerie littéraire.
Le registre matricule du 58ème Régiment d'infanterie de ligne nous apporte les précisions suivantes sur Jean-François PIOTON:
Le registre matricule du 58ème Régiment d'infanterie de ligne nous apporte les précisions suivantes sur Jean-François PIOTON:
Matricule 938 Nom: PIOTON, Prénoms: Jean-François Prénoms père: Jean-Pierre, Prénoms mère: Anne, Nom mère: Duranton Lieu de naissance: Gipcy, Département: Allier, Canton: Souvigny Date de naissance: 22 juillet 1783 (pour le 12 juillet)
Description: front couvert, visage ovale, yeux bruns, nez long et gros, bouche moyenne, menton à fossette, cheveux bruns, sourcils bruns, taille: 1.635 mètre.
Conscrit de l'an XII Arrivé au corps le 28 germinal an XII (6 avril 1804). Versé au 2ème Bataillon, 4ème Compagnie du 58ème Régiment d'Infanterie de Ligne. Passé au Bataillon d'élite le 1er jour complémentaire de l'an XII (18 septembre 1804), sous le matricule 671.
A fait les campagnes de l'an 13, 14, 1806, 1807, 1808. Etant en Espagne en 1808, a été blessé d'un coup de feu qui lui a cassé la cuisse droite à l'affaire de Durango le 31 octobre 1808.
Parti en congé de retraite le 8 novembre 1809.
Voilà donc le synopsis de quatre ans et demie de la vie d'un jeune homme né au 18ème siècle, vers la fin du règne de Louis XVI, et emporté dans les terribles épreuves des guerres napoléoniennes, comme des millions d'autres pendant la période de 1792 à 1815. Des années où il dut endurer les souffrances de combats effroyables, de marches interminables à travers l'Europe, à subir le froid, la pluie, la neige, la boue, la fatigue extrême. Que sait-on de lui, à part qu'il était doté d'un nez fort, d'aucuns diront disgracieux? Son père, son grand père et son arrière grand-père étaient tous maréchaux-ferrant dans le village de Gipcy, au sud ouest de Moulins. On imagine un type physique trapu et costaud, habitué à manier les chevaux et rompu aux travaux de frappe et de forge. De grosses mains noueuses et fermes qui vous étrangleraient un veau. Sa taille correspondait à la moyenne des êtres humains de ce temps. Ceux qui dépassaient l'âge de l'enfance ou de l'adolescence étaient dotés d'une constitution des plus résistantes, quoiqu'ils ne fussent généralement pas assurés de dépasser l'âge de 50 ans. Lui, mourra âgé de moins de 55 ans, son père à 48 ans, son grand-père à 66 ans, ce qui, en ces temps anciens était plus qu'honorable.
Un jour de la fin du mois de mars de l'année 1804, deux gendarmes à cheval s'arrêtèrent devant l'auvent où Jean François ferronnait avec son père, près du soufflet et de l'enclume. Deux gendarmes moustachus, comme il se doit, portant bicornes à plumet frangés de passemanterie blanche, à pantalon de futaine couleur crème, redingotte bleue de roi à repli ou doublure rouge boutonnée de cuivre rutilant et bottés de gros cuir bouclés de leurs éperons. Ils lui présentèrent son ordre d'incorporation. Comme il ne savait pas lire, ils lui déchiffrèrent l'ordre laconique donné au nom de la République (Napoléon ne fut couronné Empereur qu'au mois de décembre suivant) et lui commandèrent de les suivre pour rejoindre les autres conscrits de sa classe qui se regroupaient sur la place du village. On peut s'imaginer en effet une scène de ce genre, et puis la hâte des derniers préparatifs, les embrassades, le dernier baiser à sa mère dont les yeux s'enflent de larmes, et le voilà parti pour l'inconnu. En ces temps, dont cinq à six générations nous séparent, où l'être humain ne connaissait pour ainsi dire du monde que le clocher de sa paroisse et le foirail du chef-lieu, la conscription militaire constituait une aventure inédite, la source d'innombrables récits d'une extraordinaire épopée qui, après la guerre, animèrent longtemps la veillée des chaumières et la flamme de la mémoire collective, mais malheureusement à quel prix. Car l'épopée napoléonnienne, dans le prolongement des bouleversements de la Révolution, fut le ressort d'un immense brassage d'hommes et de destins en Europe, une saga d'événements certes exceptionnels, dont la puissance suscita, à en croire les chroniques, tant de titres de gloire, tant de démonstrations d'héroïsme et de bravoure. Mais ce n'est voir-là que l'image d'Epinal et le lyrisme exalté des aèdes ou des historiographes appointés, un decorum de propagande romantique des plus trompeurs. Cette prétendue nouvelle Illiade fut surtout le fléau qui accabla les peuples d'inommables tragédies, qui engloutit toute une génération dans l'horreur des champs de bataille et les tueries de masse, qui couvrit la terre des haillons d'une misère noire, et dont le bilan désastreux apparaît proportionnellement comparable à celui du premier conflit mondial, un siècle plus tard.
Voilà donc le synopsis de quatre ans et demie de la vie d'un jeune homme né au 18ème siècle, vers la fin du règne de Louis XVI, et emporté dans les terribles épreuves des guerres napoléoniennes, comme des millions d'autres pendant la période de 1792 à 1815. Des années où il dut endurer les souffrances de combats effroyables, de marches interminables à travers l'Europe, à subir le froid, la pluie, la neige, la boue, la fatigue extrême. Que sait-on de lui, à part qu'il était doté d'un nez fort, d'aucuns diront disgracieux? Son père, son grand père et son arrière grand-père étaient tous maréchaux-ferrant dans le village de Gipcy, au sud ouest de Moulins. On imagine un type physique trapu et costaud, habitué à manier les chevaux et rompu aux travaux de frappe et de forge. De grosses mains noueuses et fermes qui vous étrangleraient un veau. Sa taille correspondait à la moyenne des êtres humains de ce temps. Ceux qui dépassaient l'âge de l'enfance ou de l'adolescence étaient dotés d'une constitution des plus résistantes, quoiqu'ils ne fussent généralement pas assurés de dépasser l'âge de 50 ans. Lui, mourra âgé de moins de 55 ans, son père à 48 ans, son grand-père à 66 ans, ce qui, en ces temps anciens était plus qu'honorable.
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Le départ du conscrit (1809) |
Un jour de la fin du mois de mars de l'année 1804, deux gendarmes à cheval s'arrêtèrent devant l'auvent où Jean François ferronnait avec son père, près du soufflet et de l'enclume. Deux gendarmes moustachus, comme il se doit, portant bicornes à plumet frangés de passemanterie blanche, à pantalon de futaine couleur crème, redingotte bleue de roi à repli ou doublure rouge boutonnée de cuivre rutilant et bottés de gros cuir bouclés de leurs éperons. Ils lui présentèrent son ordre d'incorporation. Comme il ne savait pas lire, ils lui déchiffrèrent l'ordre laconique donné au nom de la République (Napoléon ne fut couronné Empereur qu'au mois de décembre suivant) et lui commandèrent de les suivre pour rejoindre les autres conscrits de sa classe qui se regroupaient sur la place du village. On peut s'imaginer en effet une scène de ce genre, et puis la hâte des derniers préparatifs, les embrassades, le dernier baiser à sa mère dont les yeux s'enflent de larmes, et le voilà parti pour l'inconnu. En ces temps, dont cinq à six générations nous séparent, où l'être humain ne connaissait pour ainsi dire du monde que le clocher de sa paroisse et le foirail du chef-lieu, la conscription militaire constituait une aventure inédite, la source d'innombrables récits d'une extraordinaire épopée qui, après la guerre, animèrent longtemps la veillée des chaumières et la flamme de la mémoire collective, mais malheureusement à quel prix. Car l'épopée napoléonnienne, dans le prolongement des bouleversements de la Révolution, fut le ressort d'un immense brassage d'hommes et de destins en Europe, une saga d'événements certes exceptionnels, dont la puissance suscita, à en croire les chroniques, tant de titres de gloire, tant de démonstrations d'héroïsme et de bravoure. Mais ce n'est voir-là que l'image d'Epinal et le lyrisme exalté des aèdes ou des historiographes appointés, un decorum de propagande romantique des plus trompeurs. Cette prétendue nouvelle Illiade fut surtout le fléau qui accabla les peuples d'inommables tragédies, qui engloutit toute une génération dans l'horreur des champs de bataille et les tueries de masse, qui couvrit la terre des haillons d'une misère noire, et dont le bilan désastreux apparaît proportionnellement comparable à celui du premier conflit mondial, un siècle plus tard.
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La Guerre (Raffet). Debout les morts! |
La consultation de la littérature spécialisée dans l'histoire militaire du 1er Empire nous permet de reconstituer de manière plausible le destin de Jean-François PIOTON au sein de la Grande Armée. L'exposé qui suit nous en donne une représentation générale:
Le 22 novembre 1803 fut créé un corps d'infanterie d'élite en vue du débarquement en Angleterre, composé de grenadiers et de chasseurs (ces derniers étant nommés fusiliers à cette époque dans l'infanterie de ligne) formant les “bataillons d'élite” des 9ème, 13ème, 58ème, 81ème régiments de ligne et de carabiniers ou chasseurs de régiments d'infanterie légère (2ème, 3ème, 12ème, 15ème, 28ème, 31ème de légère). Ce corps de réserve, dénommé la “Division des Grenadiers Réunis”, fut intégré dans le Corps d'Armée du Maréchal Lannes et fut confié au commandement du général de division Oudinot, d'où son appellation générique de "Grenadiers d'Oudinot", également surnommé "la colonne infernale".
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Général Charles Oudinot |
Diégo MANÉ (site “Planète Napoléon”) nous indique, accrochez-vous bien car c'est un peu technique, que la Division des Grenadiers d'Oudinot comptait 10 bataillons formés chacun de six compagnies au lieu des neuf des bataillons habituels. Ces six compagnies fournies par des régiments en principe non présents en première ligne étaient dans chaque bataillon les trois compagnies de grenadiers (infanterie de ligne) ou carabiniers (infanterie légère) du régiment d'origine, et trois compagnies de chasseurs (fusiliers) du même régiment d'origine, appelées ainsi même quand il s'agissait de régiments d'infanterie de ligne et donc tirées de compagnies de fusiliers. En effet, chaque régiment d'infanterie de ligne ou légère comporte en 1805 trois bataillons dont deux dit “de guerre” et un “de dépôt”. Chacun compte neuf compagnies, huit compagnies de fusiliers (dénommés chasseurs dans l'infanterie légère) et une compagnie d'élite de grenadiers (carabiniers dans l'infanterie légère). Compte tenu de la taille de Jean-François PIOTON (1m635), qui est une taille moyenne pour l'époque, nous pouvons supposer qu'il fut incorporé le 18 septembre 1804 dans une compagnie de “chasseurs” du bataillon d'élite, portant bicorne (puis shako à partir de 1807). Les grenadiers étaient sélectionnés parmi les hommes de plus grande taille, portant bonnet d'ours et épaulettes rouges.
La Division Oudinot, partit donc du Camp de Boulogne avec la Grande Armée, et prit part à la campagne d'Autriche en 1805.
Pendant cette campagne de 1805, la Division Oudinot est formée par les trois brigades des généraux Laplanche-Morthière (où se trouve le bataillon d'élite provenant du 58ème de ligne), Ruffin et Dupas. La Division Oudinot, est intégrée, comme nous l'avons vu, au corps d'armée du Maréchal Lannes.
C'est ainsi que nous pouvons appréhender avec une certaine exactitude le parcours suivi par les compagnies d'élite du 58ème de ligne où se trouvait notre Jean-François PIOTON:
Du 21 au 26 septembre 1805, départ du Havre et passage par Strasbourg. Le 26 septembre 1805, passage du Rhin.
- 30 septembre 1805, le bataillon d'élite du 58ème de ligne compte 747 hommes.
La division Oudinot traverse Strasbourg |
- 1er octobre 1805, le bataillon d'élite du 58ème de ligne est à Kornwertheim et Stamnheim.
- 7 octobre 1805, combat de Donnauwerth. La Division Oudinot repousse les Autrichiens.
- 8 octobre 1805, la Division Oudinot passe le Danube à Munster.
- 8 octobre 1805, premier combat sérieux à Wertingen sur la route d'Ulm par la rive sud (où est présent le bataillon d'élite du 58ème de ligne, 600 hommes, Brigade Laplanche-Morthières, Division Oudinot).
Les hussards d'avant-garde tombent sur neuf bataillons autrichiens qu’ils bousculent mais ne parviennent pas enfoncer. Murat vient à la rescousse avec les dragons qui forcent l’infanterie ennemie à former les carrés, dès lors proies faciles pour le maréchal Lannes qui arrive avec les grenadiers d'Oudinot. Une partie des grenadiers déloge les Autrichiens des bois de la rive gauche de la rivière Zusam et marchent sur Biswangen, l'autre partie poursuit les Autrichiens au pas de charge. Retraite désordonnée des ennemis qui, sur 5600 hommes, laissent 130 tués, 850 blessés, 2200 prisonniers, ainsi que dix pièces d’artillerie sur douze et huit drapeaux. Après avoir établi son quartier-général à Zusmers-Hauzen, l'Empereur, passe en revue les divisions d'Oudinot et de Suchet, ainsi que la cavalerie du maréchal Murat.
Après le combat de Wertingen, l'Empereur Napoléon a témoigné sa satisfaction aux grenadiers de la Division Oudinot: "Il est impossible de voir une troupe plus belle, plus animée du désir de se mesurer avec l'ennemi, plus remplie d'honneur et de cet enthousiasme militaire qui est le présage des plus grands succès (Bulletin de de la Grande Armée - 18 vendémiaire an 14.)
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Capitulation d'Ulm (octobre 1805) |
- 13 octobre 1805, à Ober-Kirchberg.
- 14 octobre 1805, encerclement des Autrichiens à Ulm. L'Archiduc Ferdinand tente une sortie en fin de journée et rejoint le général Werneck, arrivé trop tard pour défendre la ville avec un corps de vingt mille hommes. Napoléon lance Murat à leurs trousses, avec la réserve de cavalerie, la division Dupont et les grenadiers d'Oudinot.
- 16 octobre 1805. C'est une véritable course poursuite en direction de la Bohême où chaque jour les Français usent l'arrière-garde de l'Archiduc: Celui-ci est battu à Herbrechtingen et laisse 2500 prisonniers. Les débris de son corps sont poursuivis et battus à Neresheim, le grand parc de 500 voitures est capturé.
- 16 octobre 1805, arrivée de la Division Oudinot à Göttingen et Jungingen.
- 20 octobre 1805 près de Nüremberg, dans la confusion extraordinaire d'une route encombrée par les équipages, la cavalerie autrichienne lance quelques charges désespérées mais doit rendre les armes. L’Archiduc Ferdinand s'échappe par miracle avec quelques milliers d'hommes.
- 20 octobre 1805, capitulation d'Ulm.
- 22 octobre 1805, arrivée à Neuburg, 23 octobre 1805, à Ingolstadt.
- 1er novembre 1805, la Division Oudinot franchit l'Inn et occupe Linz.
- 5 novembre 1805, combat d’Amstetten. Murat, suivi de Lannes, débouche d'Enns le 5 novembre et rencontre les premiers postes ennemis à Altenhofen. Les Austro-Russes sont rejetés sur Strenberg. La Division Oudinot, formée en plusieurs colonnes, les attaque dans une charge générale à la baïonnette et les déloge de la position de Strengberg. Chargés par la cavalerie française, ils se se débandent dans les bois d'Amstetten. La Division Oudinot compte 65 tués et 157 blessés. Le bataillon d'élite du 58ème de ligne (750 hommes), brigade Laplanche-Morthière, est engagé dans le combat. Les pertes autrichiennes s'élèvent à 1000 tués, blessées et prisonniers, Les Russes laissent 300 tués et blessés ainsi que 700 prisonniers.
-7 novembre 1805, à Neumarck, le 8 à Molk, le 9 à Saint-Polten, le 10 à Siekars-Kierchen.
-13 novembre 1805, entrée à Vienne après avoir enlevé par ruse les ponts sur le Danube.
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Infanterie française en Allemagne (1805-1806) vue par les dessinateurs allemands (voir note) |
- 16 novembre 1805, bataille de Hollabrünn (près de Schöngraben). Le bataillon d'élite du 58ème de ligne est dans l'ordre de bataille. Il forme le 2ème bataillon (600 hommes) du régiment d'élite de la brigade Laplanche-Morthièrese, Division Oudinot.
La cavalerie de Murat, les divisions d'infanterie d'Oudinot et de Vandamme, sont engagées contre l'arrière-garde austro-russe commandée par Bagration. Après un échange de décharges très meurtrières, les divisions Oudinot et Vandamme chargent les Russes à la baïonnette. Supérieurs en nombre les grenadiers d'Oudinot, qui attaquent en première ligne, taillent les Russes en pièces et emportent ensuite, maison par maison, à la lueur des flammes, le village incendié de Schoengraben. Le général Oudinot est blessé dans l'action. Sa division compte 70 tués, 121 blessés et 8 prisonniers. Les Austro-Russes perdent 8 canons, 23 étendards, 500 prisonniers. Le bataillon du 58ème de ligne s'est trouvé au coeur de la mêlée dans le centre de Schoengraben.
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Infanterie française en Allemagne (1805-1806) vue par les dessinateurs allemands (voir note) |
Plusieurs conscrits enrôlés à la même période que Jean-François PIOTON, et appartenant eux aussi au bataillon d'élite, sont mentionnés comme ayant été tués à cette bataille.
Diégo MANÉ nous donne quelques précisions sur le rôle de la division Oudinot à la bataille d'Hollabrünn: "La division Oudinot, du 5ème corps, partagea avec la division Legrand du 4e corps le plus gros du combat et des pertes. Menés par Lannes en personne les "grenadiers" d'Oudinot s'engagèrent sur la gauche du dispositif russe, soit la brigade Selikov, six bataillons des régiments Podolia et Azov déployés en ligne. La division française attaquait en trois lignes de colonnes par division en échiquier dans l'ordre 3e brigade, forte de deux bataillons seulement, 1ère et 2e brigades, fortes de quatre bataillons chacune. Composant le 2e bataillon du 1er régiment de la 1ère brigade, le bataillon du 58e a probablement donné sur un des bataillons du régiment d'Azov, à gauche du dispositif de Selikov. La progression d'environ 1 km depuis Schongrabern jusqu'à la position russe sur la crête s'est faite à travers des vignes et sous le feu de quatre pièces russes de 6 £ (qui seront prises). Attaqués de front par la 3e brigade, et débordés sur leurs deux flancs par les deux autres, les Russes, dont le feu inefficace n'a pu arrêter les Francais, ne rompent pas pour autant et un aussi rare que sauvage combat à la baïonnette a alors pris place. Même la nuit close ne mit pas fin à la lutte. Feux à bout portant, charges et contre-charges alternèrent jusqu'à 11 heures du soir avant que Bagration ne décroche tandis que ses blessés grillaient vifs dans le hameau de Grund qui avait pris feu. Il a perdu 3136 hommes sur les 6800 qu'il commandait, plus de 1200 sont morts et 1448 capturés dont 368 du régiment d'Azov et 299 du régiment de Podolia, mais l'armée de Kutusov était sauvée. Sur les plus de 20000 hommes engagés les Français ont perdu environ 1200 hommes dont 667 de la division Oudinot, le général étant lui-même blessé ainsi que deux de ses trois aides-de-camp. 22 officiers sont compris dans ces pertes, dont 6 du 58e, et parmi eux le chef de bataillon Bayle".
- 2 décembre 1805, bataille d'Austerlitz. Le bataillon d'élite du 58ème de ligne est dans l'ordre de bataille. Nous le trouvons toujours dans la 1ère Brigade du général Laplanche-Morthières, Division d'Infanterie (sous l'appellation générique de grenadiers) du général Oudinot, 5ème Corps. Les grenadiers d'Oudinot forment la Réserve avec la Garde Impériale. Ils furent engagés tardivement dans la bataille. La brigade Dupas de la Division Oudinot marche sur Kobelnitz pour renforcer les unités du général Legrand, tandis que les brigades Laplanche-Morthière (où se trouve Jean-François PIOTON) et Ruffin investissent avec la Garde Impériale le plateau de Pratzen.
Le bilan général de la journée fait froid dans le dos: Les Austro-Russes perdent 16000 hommes, tués et blessés, 11 000 prisonniers, les Français laissent 1500 hommes sur le terrain, tués et blessés. A noter que le bronze de 185 canons pris à l'ennemi servira à l'érection de la Colonne Vendôme à Paris.
Le bilan général de la journée fait froid dans le dos: Les Austro-Russes perdent 16000 hommes, tués et blessés, 11 000 prisonniers, les Français laissent 1500 hommes sur le terrain, tués et blessés. A noter que le bronze de 185 canons pris à l'ennemi servira à l'érection de la Colonne Vendôme à Paris.
Après Austerlitz, le général Oudinot retourne à Vienne, pour y tenir garnison avec sa division de grenadiers, en passant par Brünn et Nicolburg, traversant le champ de bataille d'Austerlitz encore couvert de carnage.
En janvier 1806, après un mois de repos à Vienne, la division se scinde. La brigade Laplanche-Morthières est dirigée sur l'Italie en traversant le Tyrol par Gratz, avec trois bataillons: 9ème, 13ème et 81ème de ligne, tel qu'il résulte des ordres de constitution de Napoléon. A noter que le 58ème de ligne est détaché de la brigade Laplanche-Morthières pour rejoindre les deux autres brigades. Laplanche-Morthières, lui, est appelé à rejoindre l'Armée de Naples avec Masséna pour prévenir les tentatives de débarquement anglais et réprimer les guérillas de Campanie, des Abruzzes et des Calabres. Le général Laplanche-Morthières mourra de la petite vérole à Chieta le 28 octobre 1806. Quant aux deux autres brigades, celles de Ruffin et de Dupas auxquelles s'ajoute le bataillon du 58ème de ligne, elles quittent Vienne le 8 janvier 1806 avec Oudinot, passent par Stuttgart le 14 février, et arrivent à Strasbourg le 27. Elles remontent le Danube par Krems et Freystad, traversant des montagnes couvertes de neige, se dirigeant par Lintz, Passau, Ratisbonne, Ingolstadt, Donauwerth et arrivent au pont de Kehl et Strasbourg. De là, Oudinot reçoit l'ordre d'occuper la Principauté de Neuchâtel en Suisse, cédée par la Prusse après le traité de Schönbrunn.
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Fusilier d'infanterie de ligne en 1805 |
Le 16 mars l'avant-garde atteint La Chaux-de-Fonds, puis Locle. La division entière suit et, le 18 mars, descend sur Neuchâtel, sauf le bataillon d'élite du 58e qui reste au Locle. Oudinot entre à Neuchâtel avec ses grenadiers le 18 mars 1806 comme Commissaire Impérial. Il repartira le 17 septembre pour la campagne de Prusse.
Les bataillons d'élite qui occupaient la Principauté de Neuchâtel quittèrent progressivement le pays dès la fin du mois d'avril 1806. Le 1er avril 1806, ordre est donné de faire partir le bataillon d'élite du 3ème régiment d'infanterie légère pour Parme, où il rejoindra son régiment, ainsi que les bataillons des 2ème et 12ème régiments d'infanterie légère pour Paris où ils rejoindront également leur régiment. Le 17 mai ordre est donné au bataillon d'élite du 31ème régiment d'infanterie légère de rejoindre son régiment à Napoléon (La Roche-sur-Yon), département de la Vendée. Ne restent que trois bataillons de grenadiers dans la principauté, ceux des 15e, 28e et 58e. Le 19 juin le Général de Brigade Ruffin les fait manoeuvrer "près le gibet de Boudry". Le 58e est chargé de défendre une position que les deux autres bataillons attaquent. Enfin, le 29 août 1806, ordre est donné aux bataillons d'élite des 15ème régiment d'infanterie légère et du 58ème régiment dinfanterie de ligne de rejoindre leurs régiments à Paris. Ils quitteront Neuchâtel le 7 septembre 1806. Selon cet ordre, il ne restera à Neuchâtel que le bataillon d'élite du 28ème (léger), qui partira bientôt pour Mayence. Le général Oudinot sera maître de revenir à Paris. Il laissera à Neuchâtel un colonel pour commander le bataillon et tout le pays. Oudinot, parti personnellement le 17 septembre, laissa la place à un gouverneur. A noter que le registre matricule du 58ème de ligne signale un conscrit bourbonnais enrôlé le même jour que Jean-François PIOTON et passé au même bataillon d'élite, comme décédé des suites de fièvre à l'hôpital de Neuchâtel. Jean-François PIOTON se trouvait donc vraisemblablement avec son bataillon à Neuchâtel.
La première division qu'Oudinot commanda pendant la campagne de 1805 se trouvait donc dissoute, les bataillons rejoignant leurs régiments d'origine. Ce n'est qu'après la bataille d'Iéna qu'Oudinot, entrant à Postdam le 27 octobre 1806, recevra le commandement d'un nouveau corps de grenadiers réunis, cette fois formé des compagnies de grenadiers ou carabiniers et des compagnies de voltigeurs(*) des bataillons de dépôt (3e) des régiments ayant leurs bataillons de guerre (1er et 2e) à l’armée. Ces “bataillons d’élite” étaient jusque-là rattachés de fait aux divisions comprenant leurs régiments d’origine.
(*) Les “voltigeurs” ont été créés fin 1805, c’est pourquoi il n’y en avait pas dans la première Division Oudinot, celle de 1805 (où l’on parle de “chasseurs”, qui sont en fait des fusiliers choisis), mais ils forment la moitié de la deuxième Division Oudinot, celle de 1806-1807.
En six semaines, ce nouveau corps d'élite se trouvera au complet et rejoindra la Grande Armée pour la campagne de Pologne qui s'ouvrira bientôt contre les Russes. Il entrera à Varsovie le 1er juin 1807.
Après la campagne de 1807 et le traité de Tilsitt, cette deuxième Division Oudinot sera dissoute à son tour et les unités renvoyées dans leurs régiments respectifs. Une troisième Division Oudinot sera créée pour la campagne d'Autriche en 1809, mais cette fois avec deux-tiers de conscrits inexpérimentés... bien que portant toujours le titre de “Grenadiers d’Oudinot”, histoire d’en imposer à l’ennemi... qui tomba dans le panneau. (source Diégo Mané/Planète Napoléon)
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Infanterie de ligne. Le shako remplace le bicorne à partir de 1807 |
L'ordre du 10 août 1806 prévoyait l'arrivée du 58ème de ligne à Paris où le bataillon d'élite devait rejoindre en partant de Neuchâtel :
"Décision de faire camper autour de Paris les 2ème, 14ème, 12ème et 58ème régiments formant à présent 12 bataillons, du 15 août au 1er octobre 1806 afin de bien reformer à la discipline les quatre régiments. Le 18 août 1806 les 2ème et 12ème régiments d'infanterie légère campent sur les hauteurs de Meudon. Les régiments sont placés sous les ordres du Gouverneur de Paris et le commandement immédiat du général Macon".
A noter que le 58ème régiment d'infanterie de ligne se trouvait à Wurtzbourg le 11 juillet 1806. Le 11 juin 1806 Napoléon écrivait au maréchal Berthier que les 15ème léger et le 58ème de ligne étaient les régiments qui avaient le plus besoin de se refaire. Donnez ordre, ajoute-t-il, que ces régiments rentrent en France.
Le 58ème de ligne était destiné à former avec le 15ème de ligne, grâce à l'augmentation des conscrits venus des dépôts, une réserve qui pût se transporter en poste sur les côtes de France si elles étaient menacées. Toutefois, le 58ème de ligne ne devait pas stationner très longtemps dans la garnison de Paris car, dès le 1er octobre 1806, il reçut un ordre de départ pour L'Allemagne.
Lettre de Napoléon au Maréchal Berthier (1er octobre 1806): Le 58ème de ligne viendra en six jours en poste de Paris à Mayence. il en recevra l'ordre quand Napoléon sera à Bamberg. Il est appelé à rejoindre le 8ème Corps du Maréchal Mortier.
Lettre de Napoléon au Maréchal Mortier en date du 1er octobre 1806: "J'ai donné l'ordre au 58ème régiment d'infanterie de ligne d'être rendu à Mayence avant le 20 octobre". Lettre de Napoléon au général Junot, Gouverneur de Paris en date du 7 octobre 1806, qui lui demande de lui faire rapport sur la situation des 15ème léger et 58ème de ligne.
Berlin, le 3 novembre 1806, ordre de Napoléon au général Dejean: " Faire partir de Paris le 12 novembre (1806) le 15ème régiment d'infanterie légère et le 58ème régiment d'infanterie de ligne pour se rendre à Wesel. Les deux premiers bataillons de guerre de ces deux régiments seront complétés chacun à 140 hommes par compagnie et 1100 hommes par bataillon. Ces bataillons se rendront à Wesel en poste par la même méthode établie pour la Garde lorsqu'elle s'est rendue à Mayence, de manière à y être arrivés le 18 ou 20 novembre (1806). Les 3èmes bataillon des 2ème, 4ème, 12ème et 15ème infanterie légère et du 58ème de ligne seront formés et complétés sans délai par les conscrits de manière à composer une réserve de 5000 hommes prêts à se porter partout où les besoins l'exigeront. On soignera particulièrement les Compagnies de grenadiers et celles de voltigeurs de ces bataillons. On veillera à ce que les deux régiments qui partiront (les bataillons de guerre précités) soient munis de leurs capotes et de deux paires de souliers dans le sac, indépendamment de la paire qu'il ont aux pieds".
Nous supposons que Jean-François PIOTON devait se trouver dans l'un des deux bataillons de guerre (probablement le 2e) en route pour l’Allemagne puis la Pologne.
Lettre de Napoléon au Maréchal Mortier en date du 21 novembre 1806: "Les 15ème (léger) et 58ème (de ligne) partiront de Wesel le 24 novembre (1806). Ils rendront vos deux divisions très belles". (C'est bien le plus important!)
Lettre de Napoléon au maréchal Mortier en date du 25 novembre 1806: "J'imagine que le 15ème d'infanterie légère et le 58ème (de ligne) ne doivent pas tarder à vous arriver car ils ont dû partir le 20 de Wesel".
- 5 décembre 1806. Lettre du Maréchal Mortier à Napoléon: « J'ai chargé le commandant de Hanovre de donner au 15ème (léger) et 58ème (de ligne) la direction de Schwerin ».
- 26 décembre 1806. Lettre du Maréchal Mortier à Napoléon: « J'ai passé hier la revue des 15ème d'infanterie légère, des 22ème et 58ème de ligne. Le premier est superbe et ne laisse rien à désirer pour la tenue. L'état de l'habillement des deux autres est défectueux. »
- Janvier 1807: Le 58ème de ligne a rejoint le 8ème Corps du Maréchal Mortier, chargé de surveiller spécialement les côtes de la Baltique.
- Mars-avril 1807: ses troupes occupent Stettin, les îles d’Usedom et de Wollin et refoulent les Suédois dans Stralsund (13 avril 1807). Le 58ème de ligne est présent devant Stettin et Stralsund (Division Grandjean).
Ayant neutralisé la Poméranie suédoise, Mortier marche ensuite sur Dantzig après le 18 avril 1807 pour renforcer le siège de la place investie depuis le mois de mars par le maréchal Lefevre. Le 58ème de ligne participera au siège de Dantzig contre les Prussiens appuyés par des renforts russes. La ville capitule le 26 mai 1807. (Le registre matricule du 58ème de ligne mentionne plusieurs soldats morts des suites de fièvre à l'hôpital de Dantzig).
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Bataille de Friedland (Russie actuelle) le 14 juin 1807 |
- Le 58ème de ligne se trouve avec le 15ème Léger dans l'ordre de bataille à Friedland le 14 juin 1807. Ils forment tous deux la brigade du général de Gency, 1ère Division d'infanterie du général Dupas, 8ème corps d'armée du Maréchal Mortier.
Le registre matricule du 58ème de ligne mentionne de très nombreux blessés et tués dans cette bataille Parmi eux, des anciens du bataillon d'élite de la campagne de 1805 dans la Division Oudinot. Nous pouvons donc penser que Jean-François PIOTON était présent à la bataille de Friedland.
La Division Dupas où se trouve le 58ème de ligne intervient le 14 juin vers 7 heures du matin avec les cuirassiers de Nansouty et la division Verdier pour soutenir les troupes de Lannes qui ont déjà engagé les combats d'avant-garde au milieu de la nuit. Dupas sera jeté dans la bataille générale avec le Corps de Mortier jusqu'à 10 heures du soir sur les rives de l'Alle.
le bilan de la journée est effroyable: Les Russes comptent 10 000 morts et 15 000 blessés. les pertes françaises s'élèvent à environ 8 000 morts et blessés.
Les jours suivants Napoléon poursuit les débris de l'armée Russe l'épée dans les reins. Le Tsar demande enfin l'armistice qui est signé le 21 juin à Tilsit.
La Division Dupas où se trouve le 58ème de ligne intervient le 14 juin vers 7 heures du matin avec les cuirassiers de Nansouty et la division Verdier pour soutenir les troupes de Lannes qui ont déjà engagé les combats d'avant-garde au milieu de la nuit. Dupas sera jeté dans la bataille générale avec le Corps de Mortier jusqu'à 10 heures du soir sur les rives de l'Alle.
le bilan de la journée est effroyable: Les Russes comptent 10 000 morts et 15 000 blessés. les pertes françaises s'élèvent à environ 8 000 morts et blessés.
Les jours suivants Napoléon poursuit les débris de l'armée Russe l'épée dans les reins. Le Tsar demande enfin l'armistice qui est signé le 21 juin à Tilsit.
- 30 août 1807: Le 58ème de ligne, Division Dupas, est à Hambourg.
Une lacune reste à combler sur la situation du 58ème de ligne entre septembre 1807 et juillet 1808. Il devait être stationné en occupation dans le Nord de l'Allemagne
Une lacune reste à combler sur la situation du 58ème de ligne entre septembre 1807 et juillet 1808. Il devait être stationné en occupation dans le Nord de l'Allemagne
- Ordre du 8 août 1808: Les 5ème dragons, 28ème, 32ème, 58ème et 75ème de ligne sont en marche pour se rendre à Wesel et se dirigeront sur Paris.
Pendant que le 58ème régiment de ligne (les deux bataillons de guerre) opérait en Pologne et en Allemagne du Nord, le 3ème bataillon resté à Paris formait de nouveaux conscrits avec des compagnies d'élite. Ce 3ème bataillon est compris dans le décret du 2 août 1807 portant formation du Corps d'observation de la Gironde réuni à Bayonne et qui constituera l'armée confiée au commandement du général Junot pour l'invasion du Portugal (octobre 1807 à août 1808). Il partira de Paris pour Bayonne sous le commandement du général Laroche.
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Bataille de Friedland (1807) |
Pendant que le 58ème régiment de ligne (les deux bataillons de guerre) opérait en Pologne et en Allemagne du Nord, le 3ème bataillon resté à Paris formait de nouveaux conscrits avec des compagnies d'élite. Ce 3ème bataillon est compris dans le décret du 2 août 1807 portant formation du Corps d'observation de la Gironde réuni à Bayonne et qui constituera l'armée confiée au commandement du général Junot pour l'invasion du Portugal (octobre 1807 à août 1808). Il partira de Paris pour Bayonne sous le commandement du général Laroche.
Pendant la campagne du Portugal, le bataillon du 58ème de ligne sera commandé par les généraux Thomières, puis Solignac.
La campagne de Portugal s'acheva par la bataille de Vimeiro le 21 août 1808. Le général Junot, disposant de forces insuffisantes et mal équipées, signa la convention de Cintra le 30 août suivant, qui prévoyait le départ de l'armée française avec les honneurs de la guerre et son rapatriement avec armes et bagages par les vaisseaux anglais sur les côtes de France en septembre 1807 (La Rochelle et Quiberon).
Ironie de l'histoire, à peine débarquées en France, ces troupes furent incontinent dirigées sur l’Espagne un mois après pour y combattre de nouveau les mêmes Anglais.
Le dépôt du 58ème Régiment d'infanterie de Ligne à Paris continuera à former de nouvelles unités qui participeront à toute la guerre d'Espagne.
Quant aux bataillons de guerre, où nous supposons la présence de Jean-François PIOTON, nous avons vu qu'ils quittèrent l'Allemagne pour rejoindre Paris courant août 1808. Il se remirent rapidement en mouvement pour Bayonne afin de figurer dans la composition de l'armée avec laquelle Napoléon entrera en Espagne.
- Lettre de Napoléon en date du 6 septembre 1808 au maréchal Berthier: "Il faut écrire au général Drouet que les 58ème et 32ème partent de Paris pour se rendre à Bayonne.
- Le 9 septembre 1808: Les deux bataillons du 58ème de ligne recevront à leur arrivée à Bayonne 240 hommes du bataillon de marche du Portugal, ce qui portera l'effectif à 1720 hommes.
Nous retrouvons donc le 58ème régiment d'infanterie de Ligne au 4ème Corps du Maréchal Lefèvre, Division Sébastiani, Brigade Pouzet (58ème et 75ème), entré en Espagne le 11 octobre 1808. Il précédait l'arrivée de Napoléon avec les renforts de la Grande Armée, dont 35 régiments provenant d'Allemagne.
Le 31 octobre 1808, Jean-François PIOTON prit part au combat de Durango (alias Zornoza) contre les Espagnols du général Joaquin Blake (armée de Galice), et où il compta parmi les deux-cents blessés français de l'affrontement (il y eut en outre 67 Français tués -Lefebvre n’en reconnaît que 17, mais il y eut par ailleurs 41 Nassauviens !).
Le combat de Durango bouscula les avant-postes espagnols et força le général Blake à se retirer sur Bilbao où les Français entrèrent pendant que les dernières colonnes espagnoles en sortaient, abandonnant une partie de leurs magasins et une grande quantité de fusils anglais récemment débarqués. L'arrière-garde fut poursuivie jusqu'à Guenès. Le combat de Durango fut l'un des premiers engagements qui assurèrent le terrain pour la principale offensive de Napoléon.
A noter enfin que l’attaque des Français à Durango se déroula sur un terrain tourmenté. Les divisions d’aile eurent plus de mal avec le relief qu’avec l’ennemi qui recula plus vite qu’elles n’avançaient. Quant à la division Sébastiani où se trouvait Jean-François PIOTON, sa prestation victorieuse se limita à une avance résolue “tout droit”, autant que faire se put, sur la route sinueuse menant de Durango à Zornoza. L’ennemi n’y résista pas. Ce fut malgré tout là que Jean-François PIOTON, après avoir échappé à d’autres coups, rencontra la balle qui lui brisa la cuisse droite. (source Diégo Mané/Planète Napoléon)
Celui-ci en finit probablement ce jour-là avec cette aventure forcée dans les guerres napoléoniennes. Il a sûrement dû être rapatrié dans un hôpital militaire du sud-ouest de la France, mais aucune indication n'a été pour le moment retrouvée dans les archives sur ce point.
Cependant de nouvelles épreuves attendaient ses compagnons d'armes du 58ème de ligne qui se trouva engagé en Espagne pendant tout le reste de la guerre dans la Péninsule. Son registre matricule compte un nombre considérable de tués et de blessés de 1808 à 1813 et donne une idée terrible de ce que fut ce long conflit semé de carnages et d'atrocités et qui fit des centaines de milliers de victimes.
Cependant de nouvelles épreuves attendaient ses compagnons d'armes du 58ème de ligne qui se trouva engagé en Espagne pendant tout le reste de la guerre dans la Péninsule. Son registre matricule compte un nombre considérable de tués et de blessés de 1808 à 1813 et donne une idée terrible de ce que fut ce long conflit semé de carnages et d'atrocités et qui fit des centaines de milliers de victimes.
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Scène de la guerre d'Espagne (1807-1814) |
Reproduction de la note in extenso: Infanterie française en Allemagne (1805-1806): "Les dessinateurs allemands ont fixé l’image des soldats de la Grande Armée, tels qu’ils leur sont apparus au cours des campagnes de 1805 et de 1806. Le chapeau se porte le plus souvent en colonne (une corne en avant). Les soldats portent le pantalon. Effet non réglementé à cette époque, il est de couleurs variées et présente souvent, une grande fente dans le bas des jambes, du côté extérieur, afin de faciliter le passage du pied chaussé.
La capote fut déjà ordonnée et portée dès les premières campagnes de la Révolution, mais cette mesure ne fut jamais complètement appliquée, et sous le Directoire, la capote se fit de plus en plus rare. Pendant la campagne de 1805, dont l’épilogue eut lieu dans les plaines glacées de Moravie, la nécessité de ce vêtement se fit sentir plus que jamais. Les corps s’en procurèrent comme ils le purent, usant de redingotes civiles ou au moyen de réquisitions. On ne s’étonnera donc pas d’en trouver de toutes couleurs". source https://1789-1815.com
Sources principales - Le registre du 58ème régt d’infanterie de ligne, consultable en ligne.
-"Sur les pas de la Grande Armée. La campagne de 1805." J.M Berjaud (S.E.H.R.I) 2010.
- Correspondances inédites (correspondance militaire de Napoléon, réunie et publiée sous le Second Empire - Gallica-).
- Avec l'aimable concours de M. Diégo MANÉ
http://www.planete-napoleon.com/forum/viewtopic.php?f=1&t=1645
Source images uniformes: site https://1789-1815.com
Source images uniformes: site https://1789-1815.com
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