18 février 2020
Ma chère et douce Azya, voilà tout juste six mois que tu es partie. Je repense à la belle métaphore de ton ami humain Albert qui qualifiait la mort de l'être cher comme de l'amour parti en éclaireur. Oui, en éclaireur, comme tu le faisais toujours lors de nos randonnées dans la campagne.
A vrai dire, six mois, un an, dix ans, cent ans, qu'importe! Le temps n'est rien d'autre que le moment présent, le reste, le passé, l'avenir ne sont plus que des projections, des illusions.
Mes larmes peu à peu se sont taries, mon chagrin s'est de lui-même assagi, comme le désespoir résigné de l'animal sauvage entre les barreaux de sa cage.
J'ai poursuivi mon chemin de stupeur dans le monde absurde et sans joie de l'homme. Une lassitude pesante me gagne jour après jour, me gangrène l'âme et le coeur. Chaque matin et chaque soir je plonge mon regard dans les nuées d'ennui indicible du ciel que hante la mélancolie de ton fantôme. Le sais-tu? J'ai planté sur ta tombe deux rosiers buissonnants qui fleuriront au printemps. Le sais-tu? Je n'ai pas eu le courage d'ôter ta couche et ton écuelle, qui restent là, vides et inutiles, dans l'angle de la pièce où tu reposais près de nous.
Les jours passent et nos vies passent.
Mais je sais que ta fidélité me veille à tout instant, que ton ombre bienveillante suit chacun de mes pas, comme je sais que ma pensée et mon amour t'accompagnent sur ton long chemin de ténèbres.
Voilà tout juste six mois que tu es partie. Et puis, ai-je dit, six mois, un an, dix ans, cent ans, qu'importe, puisque nous marcherons toujours tous deux côte à côte, dans la seule vérité de notre instant présent.
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