SMADEOR PANORAMIC TOUR

Voici une vue panoramique de la vallée de la Turdine prise en septembre 2019  des crêtes de Carnoux sur les hauteurs de Saint Romain de Popey.

Ce paysage d'apparence bucolique présente quelques taches d'industralisation, qui depuis une vingtaine d'années ont peu à peu gangréné les terres agricoles: de gauche à droite, les zones d'activité de Sarcey/Les Olmes, avec la plate-forme de stockage Boiron, aux allures de centre pénitencier, la zone de la Poste à Saint Romain, la zone de la Plagne à Bully, réparties de part et d'autre de l'autoroute A89 qui est venue entailler le relief sur toute la longueur. En  agrandissant la photographie on aperçoit nettement les points d'emprise de ces aménagements.

La future zone de la SMADEOR, cette monstruosité technocratique pilotée par des caves qui s'est donné pour mission, toute seule dans son coin, de bétonner à tout-va, au mépris des aspirations des populations riveraines, rendra bientôt méconnaissable l'ensemble de cette naguère belle région. Une immense zone poubelle d'industries, illuminée la nuit comme une ville déprimée, couvrira la moitié gauche de la photographie en sortie d'autoroute en direction de Tarare, avec le projet inavoué de réserver le même sort à la moitié droite en direction de L'Arbresle. Mais plus tard bien entendu, il ne faut pas brusquer le pékin. Ajoutons le projet d'une nouvelle route qui viendra taper dans les terres naturelles  situées en bas de la photographie pour relier le merdier de Sarcey/Saint Romain à celui de la Ponchonnière à Savigny. C'est donc l'ensemble du tableau qui ne ressemblera plus à rien d'autre qu'à une immense zone à la Champagne/Dardilly/Limonest aux Portes de Lyon. C'est le destin que certains rêvent pour cette belle vallée du Bas-Beaujolais, un "no man's land qui ne méritera bientôt plus cette dénomination pittoresque fleurant bon le temps de l'Astrée.

Je réside sur ces hauteurs depuis vingt ans: j'y ai vu la lèpre gagner progressivement la campagne, bouffer les terres avec cynisme et méthode, y traîner de nouveaux flux de pollution, de bagnoles et de tintamarre, tout l'avenir prometteur du territoire que vient dégueuler la chienlit de l'autoroute.

Un philosophe disait que lorsque l'on veut détruire l'identité d'un peuple on détruit ses paysages. C'est la stratégie éprouvée de la terre brûlée, c'est aussi celle de la mondialisation que l'on voit triomphalement à l'oeuvre.

Adieu, veau, vache, cochon, couvée. 

Louons le beau monde des Mercier et des Peylachon, les sinistres charlots des temps modernes, les valets zélés de l'esprit de cette mondialisation.

Louons, Louons!