lundi 28 décembre 2020

Qui sont-ils?

Oui, qui sont-ils? Je ne sais si on gagnerait à s'en faire des fréquentations, encore moins des recommandations. Ce sont ceux qui prétendent conduire nos vies par leurs grands projets et leurs grandes visions et tous ceux qui, par persuasion ou crédulité, croient devoir les suivre, asservir leur conception du monde à la leur et se fier en toutes circonstances à leur science du présent et de l'avenir. Leur conception du monde, les faits pourtant la dénoncent aujourd'hui avec la plus grande véhémence. C'est celle de l'"homo anticus", l'élu et le messager de Dieu, le pourvoyeur de syphilis et de vérole, le prophète exalté qui ruina la Création de ses missions d'évangélisation et de défrichement et dont les vieilles idéologies dévoyées du progrès et de la croissance précipitent aujourd'hui le monde dans le chaos et la stupeur. Les premiers doivent leur prospérité au suffrage des seconds, les seconds doivent leur reconnaissance à la brigue des premiers. C'est comme un cercle congénital où tout le monde a des airs de famille, où rien ne change et où surtout rien ne saurait changer, comme la vieille tapisserie de chez grand-mère que l'on a toujours vue dans le vieux salon avec la photo de mariage. Ils se reconduisent et se dupliquent ainsi mutuellement, pour ainsi dire sans fin, et si ce ne sont plus eux, ce sont leurs créatures. Les jeunes y ressemblent aux vieux, dans une sorte de perpétuelle routine, jusqu'à produire un type ontologique de pensée dominante qui finit par s'aveugler elle-même de ses propres entêtements et de ses propres mensonges. Or, un mensonge (c'est-à-dire une lubie) qui s'entête peut virer aux pires désolations et aux pires cauchemars. Car la particularité de la pensée dominante, c'est qu'elle est aussi l'influence dominante qui façonne le monde à son image et le corrompt de ses tares.  Elle peine en effet à évoluer avec les progrès de la conscience, ne peut un instant douter que ses vérités qui lui semblent des évidences ne puissent être régénérées par d'autres évidences et d'autres vérités. Elle s'accroche alors, comme la tique du bois s'accroche au cuir de son hôte, aux croyances qui ont fait prétendûment ses anciens succès, c'est-à-dire le plus souvent ses égarements. Ils deviennent ainsi les nouveaux pauvres d'esprit qui s'ignorent et qui ne cessent de s'admirer eux-mêmes, si bien qu'ils continuent d'agir comme devant, dans une sorte de mouvement perpétuel des mauvais instincts et des mauvaises habitudes. Que voulez-vous, ils ont conquis leur légitimité par les urnes, et les urnes contiennent l'expression de tant d'ignorance, de mimétisme, de désespérance ou de misère! Alors que faire? Notre devoir est clair et d'impérieux motifs d'urgence le commandent. Dressons-nous en iconoclastes visionnaires, renversons les anciennes idoles d'infamie. Nous n'en aurions d'ailleurs pas si grand mérite tant le socle vermoulu ne demande plus pour ce faire qu'une dernière chiquenaude. Rassemblons-nous en l'esprit sain et ruinons l'influence pernicieuse de l'"homo anticus". Préservons-nous une bonne fois pour toutes des vapeurs pestilentielles et des névroses d'un autre âge qu'il répand sur le monde, en dépit des lunes qui tournent et des murs qui s'effondrent.

Honorius/ Les Portes de Janus/ le 27 décembre 2020

Ya bon Smadeor:
Quelques spécimens cantonaux des plus pernicieux d'"homo anticus":






samedi 26 décembre 2020

Réveille-toi!

Nous approchons un nouveau terme de notre représentation du temps. Dans quelques jours, nous aurons doublé le cap de cette "annus horribilis" 2020, une année au cours de laquelle la pandémie du coronavirus, qui a un instant questionné les certitudes sans avenir de l'humanité, n'a pourtant pas suffi à les ébranler. Nous continuerons encore et encore à produire les mêmes causes provoquant toujours les mêmes effets dans l'immuable logique du pire. C'est malheureusement l'enseignement sans profit que nous pouvons tirer de cette détestable expérience. L'avertissement a pourtant été clair. Mais l'être humain, dans sa dynamique collective, est aussi entêté qu'un bernique accroché à son rocher. Alors on finit, là encore, par baisser les bras et à relire pour se consoler ses bons vieux classiques.

La neige et le froid ont investi la campagne et les mangeoires du jardin ont été remplies de graines par ma main pourvoyeuse. Je perçois des froissements d'ailes dans les branchages où, dans un ballet savant de préséance cauteleuse et d'opportunisme, les mésanges et les rouges-gorges viennent discrétement profiter de l'aubaine jusqu'au soir.
Et toi, mon amie fidèle, tu dors depuis si longtemps. N'as-tu pas fait le plein de sommeil dans la nuit infinie où suinte ta couche froide? N'es-tu pas encore rassasiée du miel insipide du Néant? Oh vienne enfin pour toi l'heure de tressaillir au jour comme une chrysalide, de t'ébrouer des scories de l'ombre et de la poussière, d'en finir avec la mort pour rejaillir dans la nouvelle lumière où je t'attends! As-tu ce pouvoir, toi qui es unie pour l'éternité à l'essence même de l'Esprit? Oh, reprendre le cours de nos escapades sous les splendeurs du soleil, humer éperdument l'azur, nous enivrer des embruns du vent et des nuits étoilées, boire l'amour et la confiance dans les yeux l'un de l'autre, n'est-ce donc pas cela que nous désirons si fort toi et moi? Mais ta sépulture est morne et roide comme cette terre de décembre. Et ma solitude est aussi morne elle aussi que le destin sans joie de l'humanité. Pourtant chaque jour que je respire sur cette terre j'implore la force de l'Esprit qui a créé tous les miracles de la vie et ne peux m'empêcher de vouloir le plus improbable d'entre eux: "Azya, réveille toi!".

Honorius/ Les Portes de Janus/ le 26 décembre 2020





lundi 21 décembre 2020

La pensée

Qu'est-ce-que la pensée? Je cherche un instant et je réponds: Les états successifs de la conscience. Qu'est-ce-que la conscience alors? Je réponds presque aussitôt: La perception que l'individu a de soi-même et de son environnement et des rapports qui les unissent. Et donc? Si l'on considère, par ailleurs, que le verbe penser provient d'un mot latin signifiant "soupeser ou juger", j'en déduis que la pensée est l'activité de la conscience analysant les objets de sa représentation, leur attribuant une valeur, une priorité dans l'échelle des besoins et des nécessités de l'existence. Ces objets sont d'abord ceux de l'environnement physique bien sûr, celui que le sujet perçoit directement, des objets concrets; Ces derniers se signalent également par la marque mentale laissée par leur perception initiale, c'est-à-dire leur mémoire. C'est la mémoire de ces représentations, que l'on pourrait considérer comme le principe de l'idée, laquelle constitue l'amorce du mécanisme de la pensée. L'idée ne serait donc autre chose que cette marque mentale laissée par la perception du réel, c'est à dire à proprement parler une abstraction du réel. La pensée est donc une suite de représentations de ces idées liées entre elles par des associations mentales commandées par la volonté du sujet pensant.

vendredi 18 décembre 2020

Le mot juste

Jean de La Bruyère (1645-1696)

Nous trouvons chez Jean de La Bruyère la maxime suivante: "Il ne faut pas qu'il y ait trop d'imagination dans nos conversations ni dans nos écrits; elle ne produit souvent que des idées vaines et puériles, qui ne servent point à perfectionner le goût, et nous rendre meilleurs: nos pensées doivent être prises dans le bon sens et la droite raison, et doivent être un reflet de notre jugement". (Les Caractères/ De la société et de la conversation/17)

lundi 30 novembre 2020

Le Passé


"...Notre passé survit dans toute son intégrité....nous sentons tous que le passé est ce qui existe le plus; le passé est ineffaçable et indestructible. il survit en chacun de nous à chaque instant et il pèse sur nous à tout moment. Tous nos souvenirs sont là."
En temps normal, nous ne pouvons ni ne devons pas les percevoir parce que notre fonction est un rôle actif dans la vie, le cerveau a pour mission de diriger notre regard vers l'avant, il ne laisse passer du trésor des souvenirs que ceux qui intéressent la situation présente et l'action imminente... Mais que survienne quelque incident qui éloigne notre attention de la vie, que survienne un désintérêt subit à l'égard de la vie, alors le passé tout entier se précipite dans le présent et nous apparaît dans ses moindres détails..." (Bergson, l'âme humaine, 1916 extrait)

On comprend mieux dans ces conditions que la philosophie du "carpe diem" ne soit pas seulement une option épicurienne de l'existence, une orientation de la raison, mais qu'elle puisse se révéler comme une fuite éperdue du passé, ce passé qui, alors que tout en lui est déjà mort, vous poursuit et vous étouffe encore et encore de ses hantises et de ses névroses. Même mort, on voudrait encore piétiner sa tombe, s'assurer que rien de lui, même pas le frémissement d'un râle, ne subsiste plus.
Car le passé, ce n'est pas seulement le souvenir des saisons et des châteaux, des cerisiers en fleurs et de tout ce qui eût dû être le bonheur. C'est aussi un couloir sombre peuplé de frissons de pitié et de haine, de suintements d'angoisse et de solitude, de plaintes glaçantes et de regards douloureux, un long purgatoire sans avenir.
Marcher, dormir, entrer en léthargie, se confier à la chaleur de l'animal, cette flamme fidèle du présent, se laisser emporter, attendre et espérer que l'oubli éclose enfin dans la splendeur du jour et l'horizon flamboyant des ténèbres.

Honorius/Les Portes de Janus/ 29 novembre 2020




Paroles d'un rescapé: Le passé me renvoie à un malaise intérieur dont je répugne de toutes mes forces à évoquer le goût à défaut d'en effacer la trace. J'ai commis sans doute des erreurs, plus certainement des maladresses, j'ai subi mes propres faiblesses et mon lot d'humiliations . Je les ai méditées et confessées dans le livre de la foi et de la raison. Mais j'éprouve sur tous les points une immense lassitude, pour ne pas dire une répulsion horripilante, à l'idée de regarder en arrière. Je n'ai désormais plus qu'un souhait, celui de cheminer tant qu'il fait encore jour, celui de me perdre paisiblement dans le flux du temps.

samedi 7 novembre 2020

Les Pauvres!



Dans "Revue Histoire et Civilisation" du 6 mai 2015:

Le capitaine Cook (1728-1779), ayant observé la vie des aborigènes australiens, déclara; " Ils sont bien plus heureux que les Européens. Ils pensent qu'ils disposent de tout ce dont ils ont besoin pour vivre et ne se préoccupent pas de choses superflues".
Quoi? même pas la 5G?

mercredi 4 novembre 2020

Confinement: Dérogation pour les chasseurs


Ils peuvent jubiler, se réjouir bruyamment de leur victoire: Les chasseurs pourront venir en bravaches, sûrs de leur droit, traquer le dernier lièvre qui gîte à la lisière de mon jardin. 

Tue, Tue! 

Crève, crève!

Le nouveau monde devra encore attendre!

https://reporterre.net/Confinement-pour-tous-mais-pas-pour-les-chasseurs

lundi 2 novembre 2020

Le journal de Dario (10) L'enfer



Il n'y a que le temps présent, la loyauté, la conscience d'être vivants, et cette liberté d'incompréhension qui nous séparent inexorablement des autres. Nous sommes seuls parmi les grandes espérances. Le bonheur c'est encore de ressentir que nous avons eu l'âme bonne, jusqu'aux dernières heures du jour.
L'enfer ce ne sont pas les passions qui nous dominent et nous submergent. Ce ne sont pas les regrets amers, les illusions, les contorsions et la déchéance de cette vie qui s'achèvera bientôt, pour un inconnu angoissant, non. C'est une affliction d'une cruauté bien plus fielleuse, qui plonge ses racines venimeuses si loin, dans l'innocence de l'enfance, et qui vous font détester la lumière ordinaire du jour.
Cet enfer, c'est le spectacle de ces deux êtres qui durant toute leur vie se sont déchiré l'âme. C'est le spectacle d'une femme désenchantée au pouvoir obstiné de méchanceté et d'humiliation, c'est celui d'un homme écrasé sous le poids pitoyable de l'impuissance, de la dissimulation et du mensonge. Cet enfer, c'est tout ce que l'emprise du ressentiment et de la honte extorque de volonté et de confiance. Fonder une force morale sur ce désastre, c'est tout le mérite de la quête de rédemption, cette dignité des affligés. Il est des stupeurs dont on réchappe par rage et par défi, ou qui brisent durablement toutes les audaces, qui imprègnent l'inconscient comme un suintement d'eaux troubles ou le hante comme le spectre d'une injonction. Il y a pourtant, entre toutes, la nécessité de survivre à cette maltraitance oppressante et choyée qui a rendu le cadeau de la jeunesse presque inutile. Et que reste-t-il d'une vie que l'on n'a pas eu le courage ni même si peu la fantaisie d'oser et de vouloir? Le souvenir des cris de haine, de l'ornière des matins blêmes, et de l'ombre pour pleurer.
Je suis resté à la lisière du monde comme au bord d'une rivière que je n'ai pas voulu prendre le risque de franchir. Tout juste suis-je resté les pieds dans l'eau, ou ai-je tenté un aller-retour sans trop m'éloigner de la rive. J'y ai vu cet homme, qui me devait l'exemple, croire ou feindre de croire, avant de perdre pied, de couler et disparaître, enseveli dans l'ombre du mépris et de l'exécration, lui dont le coeur recelait tant de lumière.
Qu'y avait-il d'inaccessible sur l'autre bord de la rivière? On y voit pourtant tous ces gens s'y presser continuellement en foules insouciantes, ébattre l'inanité de leur existence avec tant de naturel et de savoir-vivre. Il n'y eut jamais de réel que la souffrance lancinante de cette femme et l'agonie si pitoyable de cet homme. Je respirerai toute ma vie la pierre de leur calvaire. 
J'ai suivi d'autres sentiers en-deçà de la grand route, où l'on n'aurait vu sur mon front que la marque honteuse de ma solitude et de ma misère. J'ai renoncé au courage de l'avenir, de crainte de sombrer à mon tour et de devoir mendier l'aumône ignoble des vaincus. Mais qu'importe, l'histoire de ces deux êtres qui se déchirent, qu'importe l'effroi et la stupeur de l'enfant! Il y a une stupeur bien plus grande encore, qui immergera la terre où nous marchons, quelle que soit le côté de la rive où nous nous trouvons. Une calamité, une folie, un châtiment aveugle où même Dieu ne reconnaîtra prétendument plus les siens, où les premiers inexorablement rejoindront les derniers. Car nous serons bientôt tous des vaincus sans avenir, les scories de notre race, de cette humanité qui a exténué l'âme du monde. Je bénis notre néant annoncé qui libèrera enfin les plus belles espérances, qui rendra à la Terre son Paradis.

Le 23 février 2021


dimanche 25 octobre 2020

La vie des bêtes


Ce qui différencie, semble-t-il, l'homme des autres animaux c'est la conscience qu'il a de soi-même en tant qu'individu se pensant lui-même dans son environnement, la conscience du passé et de l'avenir et surtout de sa propre fin. L'homme pose le problème de sa présence au monde mais ne saurait en concevoir la finalité; au mieux il s'en console, par les espérances de la religion, les fumées de l'ivresse ou les artifices de la philosophie. Le plus souvent, il s'en détourne dans les vaines agitations du monde, le travail besogneux, les inepties, le divertissement, les espoirs du lendemain et toute la oiseuse politique. Dans ses quelques moments de lucidité, il en conclut au bout du compte que la seule réalité concevable est la richesse du jour présent. De ce point de vue, il en est rendu au même point que les animaux qui, eux, vivent d'instinct le temps présent sans qu'un maître en métaphysique vienne leur enseigner la voie et leur fasse perdre le précieux cours de leur vie en élucubrations. Le temps présent! l'homme en profite-t-il seulement dans la plénitude qui devrait être la sienne? Chaque être vivant accomplit sur cette terre un cycle inéluctable, toute son énergie, toute sa conscience est investie pour sa survie dans l'instant. Est-ce là le destin de la brute? Celui de l'homme est-il plus enviable à aliéner ses journées à d'ennuyeuses affaires pour assurer chichement, souvent misérablement ses fins de mois? Qu'il se regarde: la routine des jours s'empare de son corps et de son esprit, le soleil brille dans l'infini du firmament sans qu'il s'aperçoive de ce prodige et tout le conduit aveuglément au terme du chemin car tout finit par échoir. Et le voilà qu'il pousse des cris, qu'il s'agite piteusement devant le spectre de la mort qui s'approche. Le voilà qu'il conçoit des repentances et des regrets de n'avoir pas vécu comme il faudrait, qu'il implore une rallonge, mais il est déjà trop tard. Rien ne sert de pleurnicher. Vingt ans, soixante ans ou cent ans de vie, cela ne fait aucune différence pour celui qui n'a empli son existence que de torpeur, de présomption et de vent.
Car celui qui l'a consacré à l'émerveillement de chaque journée, qui a remercié la Providence de lui accorder ce temps de grâce inestimable qu'est la vie, alors il pourra quitter ce monde avec reconnaissance. Cultiver un jardin, respecter et aimer les "bêtes", enrichir la connaissance de soi-même et de nos rapports avec la nature, ne pas nuire à son prochain et à la beauté de la Création, c'est déjà marcher sur la voie de la rédemption, c'est déjà un peu "sauver les moments du temps".
Alors, faisons-nous poètes, pélerins et jardiniers et vivons pleinement chaque jour la félicité du temps présent, car nous partirons demain, dans la dernière douceur de l'automne.

Honorius/ Les Portes de Janus/ Dimanche 25 octobre 2020



mardi 20 octobre 2020

Qu'est-ce-qu'on attend?




"Le réchauffement climatique entraîne le dérèglement climatique. Le dérèglement climatique entraîne une amplification des phénomènes météorologiques.
Il est plus que temps de changer de modèle économique." (Le Klan du Loup)





samedi 3 octobre 2020

Je reviens te chercher

Les nuées d'automne sont une nouvelle fois accourues dans la vaste plaine asséchée du ciel. On les voit rouler leur tumulte d'ombres livides, se dresser comme des falaises de brumes, puis s'effondrer et se redresser encore en houles moutonnantes. Un voile terne et froid, recouvre maintenant la terre ruisselante qui était près de mourir de soif. C'est le deuxième automne, qui vient semer sur ta sépulture les frissons du souvenir. La nature, comme à l'accoutumée, s'était auparavant enivrée de la symphonie pastorale. La terre meuble avait gonflé toutes ses espérances d'avril d'irrépressibles renaissances, de foisonnement de perles et de trilles jaillissantes qui éclaboussèrent l'été jusqu'au zénith insouciant. Tout ce qui n'aspirait qu'à frémir, désirer, s'exalter, comme prévu, s'était confié aux sources riantes de l'avenir et du renouvellement, s'était gorgé du miel de jouvence, vivifiant l'âme du monde dans l'élan de la jubilation. Cette course effrénée vers la lumière insensiblement dut se ralentir sous les torpeurs de l'assouvissement, lassée des ardeurs et du bonheur d'enfanter. Depuis, les vents humides reviennent peu à peu de l'ouest et du nord, susurrer leur mélopée d'équinoxe, récolter les plénitudes et les fragrances, dans un dernier consentement de la terre. Le temps approche où ses oeuvres repues iriseront en reflets d'ambre et de bel or bruni sa révérence du soir. 
Au moment où tout me rappelle le sentiment de notre existence périssable, je ne peux oublier ton regard qui buvait en moi, presque incrédule, les derniers instants de ta présence terrestre, ta frêle vie frissonnante qui s'imprégnait de ma chaleur comme un dernier viatique, dans l'inquiétude grondante de cette fin d'été. 
Nous sommes tous ce voyageur qui, parvenu au sommet de la montagne, contemple une dernière fois les lueurs lointaines de la vallée avant de disparaître dans les ténèbres. Oui, mourir est comme un voyage, il faut se préparer au départ, prendre garde de n'avoir rien oublié, se résigner à franchir le dernier pas.
Oui, je connais ta peur et l'émotion de ton silence, ils habitent et interrogent chacun de mes jours, inspirent et enrichissent comme un don de vérité et de grave résonance le cours inquiet de ma vie intérieure. Tu m'a confié ton âme avant de disparaître à ton tour. Je l'ai recueillie comme un bien précieux, je vis son amour et sa souffrance, comme on vit l'empathie, la solitude et l'espérance, avec humilité et ferveur. Tout coule sur ma vie et le temps ruisselle sur les saisons. Victor Hugo nous invite à voir dans le spectacle de la Nature "un éblouissement de Dieu". Oui, chaque brin d'herbe est habité de Dieu, du sentiment de la Grâce, de cette volonté sublime qui féconde toutes les intuitions. Que te dire de ce qui reste ici-bas? Le monde des hommes est toujours plus absurde et frappé de stupeur. L'homme est décidément l'animal le plus insensé de la Création, qui s'aveugle lui-même, qui se condamne avec allégresse à l'enfer qu'il se donne.
Attendre encore, cheminer, oublier, traîner l'ennui, je ne le puis guère encore longtemps. Je sais ton paradis au-delà de cette antique porte, ce seuil du mystère où il fallut nous séparer, juste avant les premières pluies d'automne. Le lierre et le pampre sauvage en festonnent l'entrée, entre les cyprès immobiles, comme un lourd treillis d'arabesques qui frémit dans l'air paisible. Ressens-tu ma présence, la douce tendresse qu'elle te voue depuis toujours, toi l'être profond de vie et de fidélité, toi l'Amour et l'Esprit! Oh, il me tarde tant de m'éveiller à ta lumière, il me tarde tant d'embrasser la pureté de ta gloire et de ton innocence.
Un jour, pas encore, lorsque tout se sera accompli en moi, je reviendrai à l'orée de cet univers où le songe est la vie, où la mort est le songe, où rien n'a plus aucune importance, là où je t'ai laissée partir, pour enfin clamer la bonne nouvelle: "Je reviens te chercher!"
Ici, ailleurs, à des milliards d'années-lumière, qu'importe, le seul paradis qui vaille est encore celui où, parmi toutes les âmes chères, nous serons pour toujours ensemble.

Honorius/ Les Portes de Janus/ 28 septembre 2020





samedi 26 septembre 2020

Paysage de Toscane?

Paysage de Toscane, un jour de matin calme? Douceur de l'ancien séjour des Dieux! La rosée de la brume fait comme un baume sur les blessures du monde.

Bully vu de Carnoux, 20 avril 2020



L'azur s'est paré de la robe pommelée d'un cheval ailé. Son galop sauvage m'emporte, loin, dans les prairies célestes. Ô cheval ailé, ivresse de l'Esprit, délivrance et liberté de l'Oubli!


Ciel au-dessus du Mont Popey, 25 juillet 2020

Le rêve n'est pas encore soumis à la TVA.

Un coup au Moral


La morale est une science pratique, objet premier de la philosophie, qui se fonde sur le sens que l'on croit devoir donner à son action en considération de la finalité que l'on assigne à sa présence au monde. En conséquence de quoi, l'objet de la pensée et de la vie morales consiste à poser des principes guidant son action dans sa relation à autrui et au monde extérieur.
Il n'y a pas trente-six finalités de la morale. Elle se résume ontologiquement à une fin principale, qui est la recherche du bonheur, par la pratique de ce que l'on considère être le bien, pour soi et en soi, en relation avec la réalité extérieure à laquelle nous appartenons. Ce n'est donc pas le but recherché en tant que tel qui nourrit l'essentiel du débat éthique, car qui voudrait discuter que l'homme poursuive le contraire du bonheur ou de toutes autres formes de contentement, de béatitude ou d'extase, le temps de sa vie sur terre? L'analyse et la dispute concerne essentiellement la valeur des principes ou des règles, dans leur contenu et leurs conséquences, que l'individu se donne pour tenter d'atteindre ce but. La morale est donc, dans une acception particulière, la conduite de l'individu dans ses rapports avec la société, dans la conception qu'il se fait des fins à atteindre. Néanmoins, la morale, dans une société donnée, n'est pas seulement l'addition de conduites particulières autonomes mais a vocation à se vivre comme une pratique collective de règles et de fins communes apparaissant valables et acceptables pour le plus grand nombre, comme une sorte d'idéal collectif. Les effets de la culture, de l'histoire, des circonstances ou de la tradition concourent à la formation à la fois de cette pratique et de cette finalité partagées. Les progrès de l'éducation et des moyens d'information donnent lieu aujourd'hui à des questionnements, des débats, suscitent des contradictions toujours plus vives, des luttes d'influence dans l'espace public et politique. C'est ce que l'on nomme le débat démocratique, qui a sa propre arène et ses propres règles du jeu, mais aussi ses coups retors, ses verrouillages et ses chausses-trappes.

Cette contradiction qui agite les luttes et les débats est aujourd'hui particulièrement sensible dans les domaines parfois inconciliables du développement économique et de la préservation de l'environnement, qui sont les deux voies contemporaines concurrentes, car ressenties chacune comme exclusive l'une de l'autre, du sens de l'action humaine. Dans un tel cas, chacun pense qu'il agit pour le bien et qu'il est en cela investi d'une mission, guidé par une conscience morale et fait de sa conviction un apostolat. Qui songerait à donner tort, en théorie, à l'un ou à l'autre dès lors que chacun déclare agir à bon escient pour le bien de l'humanité? Comment alors les départager? Jugeons sur pièces:
Si (pour prendre l'exemple de l'actualité), je suis un acteur de développement local, comme on dit dans le jargon, nourri à l'idéologie de la croissance et aux thèses libérales du "ruissellement", je suis intimement persuadé, encore aujourd'hui, que le développement économique est prioritaire par rapport à l'urgence écologique, qui selon moi est un sujet d'actualité, certes, mais que l'on peut aussi bien traiter accessoirement. Si je suis, qui plus est, un décideur, un élu local, j'userai de tous les moyens dont je puis disposer pour investir, par exemple, de nouvelles terres agricoles, des forêts, des prairies, des cours d'eau, afin d'y réaliser mon rêve de bonheur et d'accomplissement: des hypermarchés, des zones d'activités, des "centers-parks", des entrepôts logistiques géants, des ronds-points, des routes et des infrastructures autoroutières, des complexes hôteliers, des équipements publics, des parkings etc; 
La finalité de mon action n'est-elle pas en effet, la création d'activités, de richesses, de recettes fiscales et d'emplois, toute une manne de plaisir et de profit à laquelle aspire le plus grand nombre et dans laquelle il donnera la pleine mesure de son épanouissement? Comment douter que mes concitoyens ne m'en soient pas reconnaissants? Et qu'on ne me dise pas que je n'ai aucune préoccupation pour la qualité de l'environnement. Mon cahier des charges prévoit d'installer des panneaux photovoltaïques pour alimenter divers bâtiments en eau chaude, une couverture végétale sur le toit d'entrepôts et l'aménagement au milieu de toute cette superbe réalisation, des massifs de verdure et des perchoirs à mésanges à l'enseigne de "Vinci" et d'"Eiffage", avec les compliments de la Smadeor! (L'établissement public d'aménagement que je dirige).

Si, je suis un défenseur réfléchi de l'environnement, je prendrai le parti contraire. Je constaterai que l'état alarmant du monde et l'effondrement du vivant ont pour causes identifiées l'imperméabilisation des sols, la déforestation, la surconsommation, la corruption de l'air, des terres et des océans générée par les activités humaines, les transports routiers et aériens polluants, un modèle économique à bout de souffle qui exploite la misère humaine, qui épuise les ressources, détruit les écosystèmes, et contribue à l'emballement climatique. Je considérerai que le projet de cet élu local d'imperméabiliser dans la vallée de la Turdine en région lyonnaise, quarante hectares supplémentaires de prairies, de labours et de vallons pour y construire un nouveau temple du productivisme et de la consommation constitue une aggravation intolérable de la misère écologique qui pèse sur nos existences et une menace supplémentaire contre notre autonomie alimentaire. Je proposerai des alternatives de développement inspirées de pratiques plus vertueuses, et il en est, qui peuvent tout aussi bien être créatrices d'emplois puisque c'est de cela qu'il s'agit. Les idées, les propositions, les expériences, les réussites ne manquent pas non plus dans ce domaine. Alors pourquoi un tel antagonisme? Quelle est la véritable raison qui oblige mon décideur local à s'accrocher coûte que coûte à un vieux modèle exclusif de développement qui consomme irrémédiablement la ruine du monde? Pourquoi ne tend-il pas l'oreille aux projets innovants, mieux adaptés à l'urgence des enjeux écologiques, dont il est impossible de faire l'impasse, et qui ont au moins le mérite de tenter une conciliation entre les deux impératifs de l'action humaine?

Se pose alors plus que jamais cette question: Dans quel monde voulons-nous vivre? 

Ce qui conduit chacun à s'interroger sur la préséance qu'il entend attribuer à ce qui se définit chez chacun de ces deux protagonistes comme le bien et la raison, mais vers deux orientations diamétralement différentes. Serons-nous plus sensibles à préserver la dignité du vivant, à sauvegarder les équilibres écologiques et les conditions d'une existence vivable sur terre, réconciliée autant qu'il se peut avec la liberté humaine? Ou bien jetterons-nous résolument cette option aux orties pour persévérer dans les illusions réconfortantes de la boulimie libérale? Toute morale collective n'est que le résultat de l'adhésion du plus grand nombre à un projet de société et de rapports avec son environnement, en fonction du compte que chacun pense pouvoir y trouver. Rien ne garantit de ce point de vue que la majorité ne se rallie au choix du pire. Il suffit souvent d'observer le résultat des consultations électorales pour vérifier que le choix fait par une majorité peut encore s'orienter vers des options rétrogrades.

Il n'apparaît pas moins que nous sommes jetés aujourd'hui au coeur de la plus grande des batailles. Nous voyons où se situe le côté obscur dans lequel s'efforce obstinément de nous maintenir la collusion du pouvoir politique et des puissances de l'argent.
Mais l'obstination n'est pas raison, car le centre de gravité de l'impératif moral change d'axe et de repère, même si les institutions démocratiques, noyautées par les réseaux de la réaction, restent encore en défaveur d'une réelle modification du cours de l'histoire.
Le sens de notre action fut longtemps dirigé vers le développement matériel de l'humanité, sans limite et sans entrave. Cette situation fut longtemps la norme de ce qui doit être accepté comme l'intérêt général. C'en fut même une religion, par l'onction d'une prédestination divine, qui ne nous a pas moins menés sur les voies du chaos. Il en résulte que l'idée que l'on se fait du bien, surtout pour les autres, peut souvent se fonder sur une erreur de jugement, sur une croyance illusoire et périmée, sur notre propre carence à appréhender dans un plus long terme ou dans une vision plus élargie, les conséquences de nos actes. Le matérialisme ne peut plus aujourd'hui constituer le sens exclusif de notre action sur terre car notre destin dépend de la prise en compte d'autres dimensions, notamment celle du respect de notre environnement dans l'intérêt vital de notre propre préservation. Il y a en nous et autour de nous, une énergie, une réalité de l'esprit que nous ne pouvons plus continuer de calomnier et d'asservir.
Mais les progrès de la pensée et de la vie morales, qui éclairent la dignité de la conscience, sont toujours apparus comme un combat incessant contre l'instinct de la réaction, une lutte émancipatrice de l'esprit contre les forces de sa négation. 
Le monde meurtri et épuisé gît là, devant nos yeux, qui agonise et s'effondre. Il n'y a plus de place aujourd'hui pour les options à courte vue, les demi-mesures, les raisonnements "bas du front", la dissimulation, les boniments et les discours sans suite. Le véritable sentiment moral dont nous devrions faire preuve aujourd'hui, c'est de prendre enfin conscience du mal que nous faisons, de la nécessité de nous anéantir dans l'expiation et de renaître dans une nouvelle aube du monde.


Honorius/ Les Portes de Janus 25 septembre 2020





mardi 15 septembre 2020

La cata


La Californie était naguère une terre verdoyante parcourue de rivières riantes. La terre des rêves d'aventure et de bonheur. Depuis plusieurs années, l'accélération effrayante du changement climatique, avec ses sécheresses et ses incendies géants dévastateurs, conjugué aux effets délétères de la grouillerie humaine, transforme cette terre fertile en désert lunaire, où plus rien n'est destiné à vivre, où règnent la soif, la désolation et la misère morale. Quel avenir l'être humain peut-il encore espérer pour son espèce dans ce cercle de calamités? S'accrocher encore à une société de consommation moribonde, les pieds dans la cendre, à errer dans l'hébétement de sa propre déchéance? Les images de la catastrophe qui s'abat en Californie nous donnent une représentation du désastre qui s'annonce partout dans le monde.

mercredi 9 septembre 2020

Rien ne sera plus comme avant, qu'il disait.

"Rien ne sera plus comme avant!" C'est la prophétie lancée, des trémolos dans la voix,  par le Président Macron, en mars 2020, au moment de la prétendue prise de conscience, en pleine crise de confinement, des aberrations où nous conduit le fonctionnement insensé de nos sociétés. Les tares ont pourtant bien été identifiées depuis longtemps et la crise sanitaire n'est encore rien face à la crise écologique où notre espèce risque d'engloutir son destin. Nous savons désormais ce qu'il en est. Alors pourquoi faut-il encore et toujours donner l'impression de radoter?

Hélas, la réponse est simple: Il suffit de jeter un oeil sur la presse locale (voir plus bas), on y trouve les mêmes cloportes de l'ultralibéralisme se réjouir jour après jour de leur pouvoir de nuisance sur la terre où nos enfants tenteront encore de vivre. L'esprit d'un Bruno Peylachon, par exemple, le Président de ce machin nommé la Smadeor, de ce Moloch provincial du productivisme et de la bétonisation, est-il encore capable d'élever sa conscience à l'évidence du pire qui s'annonce et qu'il favorise par son ignorance et son entêtement? Oh Quel désespoir, quel accablement de savoir l'avenir des sociétés humaines et de la vie sur cette terre à la merci des chantres heureux de la pestilence! Leurs trognes mêmes de notables cantonaux, avec leurs gros doigts boudinés, semblent refléter comme une pathologie d'obstination, une sorte de sénilité de l'intellect; elles sont comme des portraits ahuris où rien d'autre ne résonne, comme du vent dans un bidon, qu'un vide d'âme. Leurs lippes suffisantes, sous leur yeux obnubilés, ne débitent plus, en longueur de journée, que les mornes ritournelles du passé, ces versets de la croissance qu'eux et leurs pères, qui en firent leurs clones, psalmodient depuis quatre-vingts ans, et qui font aujourd'hui l'effet de balbutiements inaudibles. On y chercherait en vain un semblant d'imagination et de remise en cause dans leur manière de penser le monde et de faire vivre la démocratie, un début de proposition, d'orientation, d'argument innovants, les prémices d'une vision digne des enjeux écologiques qui défient le fondement éculé de nos existences, enfin quelque chose qui ressemble à une lueur de belle intelligence. Mais non, comment pourrait-on implorer de nouvelles espérances auprès des apôtres des anciennes Evangiles?

Nous le savons, ces funestes ectoplasmes n'appartiennent déjà plus à l'avenir, à l'aube prochaine qui doit luire et à laquelle ils ne sauraient être conviés. Tout a été dit ici et ailleurs sur leur compte. Certes, ils remporteront quelques dernières victoires d'arrière-garde, des victoires crépusculaires que leur permet encore le jeu sclérosé des institutions. Elles les enfleront encore un moment de l'illusion de leur importance. Mais, un jour, bientôt, avec les décombres du vieux monde, ils seront enfin déblayés par le cours de l'Histoire. En vérité, ils sont déjà morts.

"Rien ne sera plus comme avant", qu'il disait! Une bonne ZAD pour leur bousculer les méninges!

Honorius/ Le 9 septembre 2020



mardi 25 août 2020

Les anges blancs



Voici un envol d'aigrettes garzettes s'élançant du grand pré aux chevaux situé à la sortie sud de Saint Romain de Popey.
Depuis quelques années ces beaux anges blancs viennent nous rendre visite des premiers jours de l'été jusqu'en automne, signe probable d'un réchauffement climatique, s'agissant d'animaux fréquentant habituellement les côtes et les estuaires. Ces oiseaux se rassemblent autour des points d'eaux, mares, boutasses et se mêlent sans façon aux chevaux et aux vaches qui ne semblent pas le moins du monde incommodés par cette promiscuité.
Cette photographie date du 9 août 2020. Je m'étais approché avec mille précautions de ce groupe de superbes volatiles en espérant pouvoir en obtenir le meilleur cliché possible. Mais j'avais beau me cacher silencieusement derrière les chevaux, me faufiler doucement entre leurs encolures, comme un indien à l'affût, je ne pus en obtenir davantage. Elle détectèrent instinctivement ma présence et les beaux anges blancs rejoignirent le ciel. Ce miracle de pureté sauvage est venu délivrer un message auquel notre âme ne doit pas rester insensible. Quel destin souhaitons nous donner à cette terre toujours plus dégradée par l'homme, quelle dignité souhaitons-nous réserver à ce qui y reste de vie et de liberté? Les anges blancs sont venus questionner notre conscience. Saurons-nous répondre à cet appel, à la veille d'une nouvelle et stupide saison de chasse et de tant de nouveaux crimes en préparation sur notre territoire?
Les aigrettes seront encore présentes jusqu'au mois d'octobre. Elles se laisseront encore admirer au milieu des prairies, vaquant et becquetant paisiblement parmi les chevaux, sous les caresses merveilleuses de la lumière d'automne.

Pour plus de renseignement sur cet oiseau:





mardi 18 août 2020

AZYA, Le retour de la Grande Ourse



Comment pourrait-on ressentir la vie dans sa profondeur, dans son drame tourmenté et fécondant, sans en éprouver la part d'angoisse que procure la solitude de la conscience face à l'énigme de l'existence, mais aussi la part de liberté que stimulent la quête émerveillée, les tiraillements du doute et de la révolte, et au fond de soi une forme de consentement au Mystère?

vendredi 31 juillet 2020

Patrice VERCHÈRE, Président de la COR, alors, alors?


Nous recevons le 29 juillet 2020 dans nos boîtes à lettres le dernier bulletin de la Communauté d'Agglomérations de l'Ouest Rhôdanien (COR). Nous y apprenons que le nouveau Président de ce machin est désormais, depuis le 8 juin dernier, Patrice Verchère, député du Rhône, Conseiller Régional, Maire de Cours la Ville, en lieu et place du planton Michel Mercier, lequel s'est résigné à quitter la vie politique, sans doute usé par l'exercice de presque cinquante ans de mandats divers et cumulés et de grosses contrariétés dont la justice, il en fut naguère le transparent ministre, nous rendra compte dans quelque temps.
L'heureux élu nous adresse son "Mot du Président" accompagné d'un physionoscope des conseillers communautaires pour la nouvelle mandature. Nous y voyons avec plaisir de belles trognes de terroir dont la placidité ou la jovialité inspirent d'emblée confiance. La face poupine, presque bouffie, de Patrice Verchère, nous accueille en première page, en marge de sa riante profession de foi. Celle-ci est concise et percutante comme un beau tonnerre de Brest. Voyons-voir:

vendredi 24 juillet 2020

La part sauvage du monde.



Virginie Maris, chercheuse en philosophie de l'environnement, auteur de ", "La part sauvage du monde" (Seuil, 2018), citée dans Bastamag.

"Le sauvage, c’est tout ce qui jaillit par soi-même, tout ce qui se refuse à notre contrôle et à notre design. Or ce qui menace le sauvage, ce ne sont pas les influences indirectes, ni la fréquentation, ni même l’habitation, c’est l’instrumentalisation. Ce qui annihile l’expression du caractère sauvage, c’est lorsqu’on cherche à transformer radicalement des milieux à notre profit, pour en faire des usines à production de biens – des minerais, du bois, de l’huile de palme, etc.

(De nombreuses) choses vivent en dehors de nous-mêmes, sans laisser prise à notre contrôle, à nos désirs ou à nos projets. Il existe un monde qui nous est radicalement étranger et qui n’a pas pour finalité d’être notre milieu de vie ou notre « panier de ressources », et il est fondamental de défendre cette existence pour ce qu’elle est. Pour moi, cette extériorité du monde vivant recèle en elle-même l’importance de lui accorder une valeur et une protection : la part sauvage du monde, cette « magie du vivant », c’est tout simplement ce qui rend la vie vivable !"

A faire méditer, s'il en sont encore capables, à tous les zombies productivistes de la planète, d'un Guy Joyet à un Jair Bolsonaro.


https://www.bastamag.net/nature-sauvage-rewilding-animaux-biodiversite-aire-naturelle-vivant-Virginie-Maris

dimanche 19 juillet 2020

L'orvaie


En passant la débrouissailleuse ce matin dans une partie escarpée du jardin (malgré mes beaux principes j'utilise parfois, avec cependant une certaine parcimonie, ces engins bruyants et polluants, qui un jour, eux aussi, s'arrêteront), j'ai tué un orvaie d'une trentaine de centimètres de longueur. Je ne l'avais pas aperçu, enfoui qu'il était dans l'épaisseur de l'herbe et du mourron. Son corps fin et luisant comme celui d'une anguille a été lacéré en deux parties et son oeil rond et grand ouvert, qui ferait penser à celui d'une sardine éberluée, semblait figé, au-dessus d'une gueule convulsée, dans une sorte de vision d'horreur fulgurante. Si je professais la religion hindouiste, j'eusse été très certainement accablé par cet attentat à la nature sacrée du vivant et j'eusse brûlé l'encens de la contrition dans le temple le plus proche. Je ne suis certes pas hindouiste, bien que je puisse l'être, mais j'ai immédiatement ressenti l'amertume d'avoir ainsi brisé inutilement, ne fût-ce que par accident, un être vivant, hôte pacifique du jardin, qui avait autant de droit que moi à faire valoir pour vaquer sur cette terre. L'orvaie, qui plus est, est un animal gracieux et inoffensif pour l'être humain, une sorte de lézard sans patte qui se nourrit de limaces, de cloportes et de larves etc.
Je ne suis pas de ceux, quitte à faire sourire, qui tueront machinalement et sans discernement la moindre créature blottie sous le même toit, comme on écrase une miette de pain, ignorant (où ai-je lu cela?) avoir tué le vieux grillon du monde et l'âme même du foyer.
Je le dis: tuer un animal, c'est se faire du tort à soi-même, et le tuer sans raison sérieuse est assurément un crime contre l'esprit de la création. Et même avec une raison sérieuse, on devrait, comme le faisaient les anciens peuples qui avaient à se nourrir ou à se défendre contre le monde sauvage, soit le remercier pour son sacrifice, soit, à la face du ciel, lui demander pardon.

Honorius/ Les Portes de Janus/ 19 juillet 2020

mercredi 15 juillet 2020

Ma jument Olga



L'usage du possessif pour désigner les animaux que nous croyons posséder comme des objets ou des choses soumises est enraciné depuis environ huit mille ans dans le concept culturel de propriété, depuis que l'homme a proclamé un jour: "Ce champ m'appartient".  On aura compris que ce possessif n'a d'autre valeur ici qu'une désignation affective, comme je pourrai dire ma chienne, ou mon chat, c'est-à dire, mes amis. De même, je répugne à me désigner comme le maître d'un animal. Il me représenterait d'ailleurs lui-même plutôt comme son humain ou son ami et compagnon qui le protège. Ce lien sémantique de maître à soumis est une perversion morale et révèle l'outrecuidance de notre espèce. L'animal est certainement beaucoup plus libre mentalement dans sa représentation du monde que nous, les humains, ne prétendons l'être dans la nôtre. Qui croit posséder l'animal est en fait l'esclave, la dupe de ses propres représentations anthropomorphiques.

samedi 20 juin 2020

Menus propos sur l'absurde



Il y a l'Absurde comme angoisse métaphysique, c'est-à-dire le désarroi de l'être humain face au non sens de sa destinée individuelle et collective dans l'univers. Nous avons contre cela divers remèdes comme le bouddhisme, les religions monothéistes et toute la panoplie des philosophies en "isme". Mais il y a aussi l'Absurde comme volonté et comme conséquence du comportement humain, et celui-là est bien le plus obtus. En effet, il semble que le comble de l'absurde est celui dont l'homme est directement responsable dans le réglement et la destination de sa propre existence.

mercredi 17 juin 2020

Guy JOYET, le nouveau fléau de Dieu




Guy JOYET, l'instrument du destin, l'incarnation d'une diablerie nommée Fatalité, qui doit ruiner les dernières espérances d'un monde nouveau, ce monde régénéré et salutaire qu'ont rejeté les électeurs de Saint-Romain-de-Popey à une voix près. L'apparence inoffensive et pateline du spécimen est trompeuse. Il est l'éxécuteur revendiqué des basses oeuvres de la SMADEOR et il est dit que l'herbe ne repoussera plus sur son passage. On ne croit pas si bien dire. Guy JOYET, on l'aime bien , c'est un enfant du pays, un gars sympa qui a le sens de l'intérêt collectif et c'est ce qui compte avant tout. C'est le petit fléau choyé de notre territoire. Pourvu que ça dure!

mardi 9 juin 2020

AZYA, le temps d'une rose





Cette terre où tu reposes
Dans la gloire des saisons
Et les splendeurs nouvelles,
Tu en es l'horizon
Et tu en es la stèle.
La vie ne dure que le temps d'une rose...

dimanche 31 mai 2020

Le Monde d'après: Retour plein pot au monde d'avant


Chaque matin, j'ouvre les volets de ma fenêtre sur le printemps radieux qui illumine la campagne. Quel paix, quelle bonheur me direz-vous. Pourtant un bruit insupportable, une sorte de hurlement effroyable, strident et continu, comme un moteur géant poussé en surrégime, exaspéré et assourdissant, couvre tout l'espace sonore à s'en boucher les oreilles. Bonjour le soleil, les gazouillis, bonjour la vie! Quelle est donc cette anomalie, ce qui ne peut être en effet qu'une anomalie, dans cet environnement à la physionomie apparemment calme et paisible. Serait-ce enfin le grand jour triomphal, le chantier tonitruant de la zone industrielle des Boudes (SMADEOR) qui vient de lancer son armée de camions et de pelleteuses contre les vallons verdoyants et les terres agricoles? A la grande satisfaction, faut-il encore le souligner, d'un Guy JOYET, dont je vois la trogne ahurie dans la presse locale, qui vient d'être réélu à une voix d'avance par d'autres ahuris pour commettre sans broncher cette forfaiture de toute beauté? Encore un peu de patience, on nous le réserve pour un peu plus tard comme plat de résistance. Nous avons droit ce matin, comme tous les matins de printemps, avant même l'heure du petit déjeûner, au ballet des sulfateuses. Partout la campagne se couvre de gros tracteurs, conduits par des scaphandriers, traînant de lourdes cuves emplies de glyphosate et autres cochonneries chimiques. Des nuages de pesticides, propulsés plein pot, enveloppent de leur panache de locomotive à vapeur les cerisaies et les vignes de notre riant village de Saint-Romain-de-Popey. Dans les champs et les vergers bien entendu, mais aussi près des habitations où chacun en reçoit plein la figure, et les enfants jouant dans les jardins. Le vent, pour le même prix, emporte ces nuées toxiques polluer encore plus loin, rejoindre d'autres nuées venus de tous les points cardinaux. Pouah! ça puire, comme dirait Jacquouille! Et comme cela tous les matins de printemps depuis de longues décennies pesantes d'inertie contre l'intolérable. Des milliers de tonnes de saloperie sont déversées chaque année sur les sols depuis des générations d'agriculture intensive. Nos terroirs recèlent de vrais trésors de poison, des déversements de désolation et de mort, qui peu à peu assèchent la terre, détruisent la biodiversité, imprègnent les produits que nous consommons, s'accrochent à notre sang et nos neurones, rongent nos cellules, y répandent le cancre, et tuent, tuent toujours plus d'êtres vivants dans l'indifférence et la nullité de conscience générales. Mais tout cela, on se rassure, est parfaitement légal et conforme aux habitudes et intérêts d'empoisonnement. Un Guy JOYET n'y trouvera d'ailleurs jamais rien à redire, ni de près ni de loin, à cela comme au reste. Etre prêt à toutes les bassesses contre l'intellect, à toutes les répudiations de la chair et du sang, "du moment que ça rapporte des recettes fiscales et que ça crée de l'activité et de l'emploi", telle est la forfaiture de tous les corneculs de la croissance. Y songeraient-il seulement? Chez ces gens là, monsieur, a-t-on un seul brin de conscience morale et de sens critique? A-t-on, nom de Dieu, une seule fibre de courage et de révolte?
L'épandage des pesticides a complètement ignoré la période confinée du coronavirus. On assiste de ce point de vue a une parfaite continuité entre l'avant et l'après.
Tout cela, bien sûr n'est pas nouveau, nous en connaissons depuis longtemps la logique et l'idéologie dominante à laquelle elle est platement asservie.
Mais à quoi fallait-il s'attendre, lorsque le premier des Mohicans affirmait solennellement le 12 mars dernier au début de la crise, le ton grave, un tremblement dramatique dans la voix: "Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de notre démocratie." Et de promettre "Rien ne sera jamais plus comme avant!"
Que pense Guy JOYET de la parole présidentielle? Est-il prêt lui aussi à interroger le modèle de société dont il rêve avec volupté pour sa chère commune de Saint Romain de Popey? Est-il prêt à prendre enfin conscience "des failles et des faiblesses" de son projet criminel, oui, je dis bien criminel, c'est-à-dire constituant une atteinte irréversible à l'environnement moralement condamnable, de sacrifier tant de terres agricoles et naturelles au bénéfice des grands groupes d'intérêt? Il n'y a rien de plus méprisable qu'un paysan traître à la terre, rien de plus pitoyable qu'un fils de l'homme, au milieu d'un désert, abattant le dernier arbre de la forêt.
Pour l'heure, à peine sorti du confinement, nous entendons jour après jour les voix de l'ultralibéralisme, juchées sur le mât de misaine, comme un appel du monde des morts, reprendre de la vigueur et marteler de nouveau le credo de toujours: "Produire, produire, produire. Consommer, consommer, consommer!" "Toujours plus, toujours plus, toujours plus!"
Et Guy JOYET, les yeux brillants, la lippe gourmande, de sa petite voix de fouine ou de furet , de celle qu'il a reçu d'avance à sa réélection, de trépigner et d'emboîter le pas: SMADEOR, SMADEOR, SMADEOR!!
On se réjouit déjà du monde d'après, les mêmes branquignols et gougnafiers aux commandes, les mêmes compromissions, le même catéchisme, toute la canaillerie chevillée du monde d'avant. C'est reparti plein pot, avec les intérêts du coronavirus!!


Le 31 mai 2020
Garanties 100% glyphosate





samedi 9 mai 2020

Le Monde d'Avant: Le seul monde réel.

Voici une pépite dénichée dans l'édition du Canard Enchaîné du 6 mai 2020, sous la rubrique "Confinés de canard". Il s'agit d'un entrefilet que je rapporte tel quel. Il vaut son pesant de gratons.

vendredi 1 mai 2020

Analyses et commentaires.

Michel de Montaigne
                                                 
Qui ne dirait que les gloses augmentent les doubtes et l'ignorance puisqu'il ne se veoid aulcun livre, soit humain, soit divin, sur qui le monde s'embesogne, duquel (dont) l'interprétation fasse tarir la difficulté ? Le centieme commentaire le renvoye à son suyvant, plus espineux et plus scabreux que le premier ne l'avait trouvé. (...). Cecy se veoid mieulx en la chicane: on donne auctorité de loy à infinis docteurs, infinis arrests, et à autant d'interprétation: trouvons-nous pourtant quelque soin au besoing d'interprêter, s'y veoid-il quelque progrez et avancement vers la tranquillité? (...) Nous obscurcissons  et ensepvelissons l'intelligence; nous ne la decouvrons plus qu'à la mercy de tant de clostures et barrières. (...) Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu'à interpreter les choses; et plus de livres sur les livres que sur aultre subject: nous ne faisons que nous entregloser. Tout fourmille de commentaires: d'aucteurs il en est grand'cherté. (...) Les hommes mescognoissent la maladie naturelle de leur esprit: il ne faict que fureter et quester et va sans cesse tournoyant, bastissant et s'empestrant en sa besogne, comme nos vers à soye et s'y estouffe. (Montaigne, Les Essais, Livre III, Chapitre XII)

lundi 13 avril 2020

Le Paradis Terrestre

La colline de l'Ouest (le Mont Popey) le 12 avril 2020

En ces temps de confinement, le printemps nous offre un spectacle sublime, un festival de lumière et de couleurs des plus enivrants. La Nature a revêtu toute la majesté de sa beauté, et ses sèves jaillissantes nous convient à une symphonie d'émerveillement. C'est à croire que ce virus abominable qui a frappé l'humanité de stupeur a eu le pouvoir extraordinaire de suspendre le cours routinier du temps, de nous accorder une pause salutaire, en nous donnant le loisir de contempler ces choses simples et pures de l'existence, de plonger le regard en nous-mêmes, d'y voir se refléter la gloire révélée du monde. Ces vergers en fleurs, ces prairies illuminées, ce ciel radieux, ces sous-bois mélodieux, ces multitudes de vies secrètes qui les cultivent et les font prospérer, nous en savourons la poésie comme la réalité du bonheur. Le coronavirus a révélé à l'humanité déchue toute la misère de son aveuglement, toute la laideur et l'indignité où ses crimes contre la Nature ont précipité son âme. Cet ange de la mort a ranimé en nous le souvenir du Paradis.

mercredi 8 avril 2020

A ma chienne AZYA. Le retour du printemps

Ma chère et douce Azya,
Le mardi 17 mars dernier, un événement extraordinaire s'est produit. Toute la population de notre pays a reçu l'ordre de rester confinée à domicile à cause de la propagation d'un virus, nommé covid19, en provenance de Chine, qui s'est répandu dans le monde entier encore plus rapidement que la peste noire au 14ème siècle. J'ai dû déménager dans la journée même mon matériel informatique du bureau à la maison, avec mes dossiers de besogneux et mes tracasseries administratives. Tout cela semble tellement dérisoire. Car si l'humanité est appelée à passer comme les jours, la bureaucratie, elle, bravera la fin des temps. Afin de gagner de la place pour installer mes impedimenta dans la salle-à-manger,  j'ai dû faire un peu de rangement et j'ai honte de te le dire, j'ai dû enfin me résigner à plier ta couche et emporter ton écuelle que je n'avais jamais osé toucher jusque-là. Cette deuxième mort devait bien arriver un jour. Au moment où il a fallu descendre au sous-sol ces reliques de ton intimité, soigneusement rangées dans un sac, j'ai senti comme une vague amère refluer dans ma poitrine, venir s'étrangler dans ma gorge jusqu'à déborder, fiel acide, en deux filets de chaudes larmes, tout cela sans un mot. Cela s'appelle faire son deuil. C'est en tout cas dans l'ordre des choses; et après tout, comment pourrais-tu m'en vouloir, ma chère et douce Azya, toi l'amie et la soeur dont le souvenir reste chaudement blotti dans mon coeur.

vendredi 3 avril 2020

Jean-François PIOTON, un conscrit bourbonnais engagé dans les guerres napoléonniennes

Avertissement: Cet article est une historiographie militaire du 1er Empire, un exposé reconstitué de situations et de faits, en lien avec le destin d'un de mes ancêtres. On y cherchera en vain une invitation à la flânerie littéraire.

vendredi 27 mars 2020

Repenser le Monde

L'édition de "Courrier International" du 26 mars 2020 regroupe plusieurs articles de la presse française et étrangère sur le thème: "Repenser le monde: Et si la crise du coronavirus était l'occasion d'un nouveau départ? Philosophes, poètes, journalistes étrangers, ils veulent y croire".
Et de s'interroger: "Notre "nouveau monde", celui du coronavirus, a tout pour nous effrayer. Mais si à terme, nous sortions grandis de cette crise? Davantage de solidarité, une mondialisation repensée, un autre rapport à la nature, une occasion de renaître au monde".

jeudi 19 mars 2020

Saint Romain de Popey: toujours le choix du Vieux Monde

Elections Municipales à Saint Romain de Popey, dimanche 15 mars 2020, dans un climat surréaliste de coronavirus.

1500 habitants
1256 électeurs inscrits
Maire sortant, candidat à sa propre succession: Guy Joyet
Tête de liste d'opposition: Monique Chabot-Lachal

vendredi 13 mars 2020

PAUSE CORONAVIRUS: TAKE A BREACK IN THE RUSH!



Cela pourrait ressembler à l'ancienne publicité pour des cigarettes américaines: Take a breack in the rush! Faites une pause dans la précipitation!
La crise qui stupéfie actuellement notre civilisation mondialisée devant la pandémie du coronavirus a au moins un effet salutaire: elle oblige nos sociétés à lever de pied dans leur course effrénée en avant. Rendez-vous compte, l'activité économique mondiale qui recule, la circulation des marchandises et des personnes entravée, la vie sociale, culturelle et éducative suspendue, la contagion du virus répandant inexorablement l'angoisse collective et la mort, des centaines de millions d'individus confinés dans des villes désertées, et invités à méditer sur la précarité de la condition humaine, sur l'absurdité de cet univers matériel où le moindre grain de sable vient gripper la machine en surchauffe. Je ne parle même pas du chaos de la bourse, de la récession financière et économique annoncée. Beaucoup d'oligarques se sont gavés des mannes de leur spéculation et qu'ils perdent dans la panique 300 milliards quand ils en ont gagné le triple auparavant ne m'attriste pas le moins du monde. 
Il ne manque plus qu'un prédicateur illuminé, un Savonarole surgi du chaos ambiant, pour fulminer contre l'humanité corrompue et invoquant dans le coronavirus le châtiment qu'elle mérite! Je note pour ma part que cette crise mondiale inédite offre comme un répit éphémère à la planète, dont on mesure déjà certains effets: Baisse spectaculaire des émissions de Co2, réduction considérable des transports aériens, chute de la consommation, suspension du sur-tourisme destructeur des patrimoines culturels et naturels. Enfin, on respire un peu, pourrait-on dire. On se regarde comme dessillés, nous demandant presque à quoi pouvaient servir nos croyances et nos certitudes d'autrefois dans ce monde  de vanités et d'illusions. Alors profitons de cette pause dans nos délires, nos obsessions et nos errances et méditons sur le meilleur sens à donner à notre vie sur cette terre!

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